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Maroc : pour Omar Radi: « Nous ne lâcherons pas »…ont scandé des manifestants à Rabat

Maroc : pour Omar Radi: « Nous ne lâcherons pas »…ont scandé des manifestants à Rabat

« Nous ne lâcherons pas (…) Justice aux ordres (…) Cet État est corrompu », ont scandé les manifestants marocains devant le Parlement, à Rabat, samedi 28 décembre 2019.

Omar Radi, 33 ans, a été placé en détention, jeudi 26 décembre 2019, et son procès a débuté le même jour.

Le journaliste est jugé pour un tweet dans lequel il avait fustigé le verdict d’un magistrat contre des membres du Hirak rifain, le mouvement de contestation qui a agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison.


 

« Ni oubli, ni pardon avec ces fonctionnaires sans dignité ! », avait-il écrit, qualifiant le juge de « bourreau ».

Le journaliste et militant encourt jusqu’à un an de prison pour « outrage à magistrat ». La prochaine audience aura lieu le 2 janvier 2019.

Omar Radi a collaboré avec plusieurs médias marocains et internationaux, et publié des enquêtes sur l’économie de rente ou les collusions entre pouvoir et argent. En 2016, il a révélé une affaire d’acquisition de terrains de l’État à des prix dérisoires par des responsables, dont des conseillers du roi et des ministres.

Plus récemment, il a couvert les nombreux mouvements de contestation ayant agité des régions marginalisées du royaume.

« Campagne féroce contre la liberté d’opinion »

L’Organisation non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch a exhorté, samedi 28 décembre 2019, les autorités marocaines à libérer immédiatement ce journaliste d’investigation primé.


 

Sa détention et son procès injustifiés surviennent dans une atmosphère de plus en plus suffocante pour les journalistes, dissidents et artistes marocains qui s’expriment sur les réseaux sociaux, a déclaré, dans un communiqué Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG.

L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a pour sa part fustigé une campagne féroce de l’État contre la liberté d’opinion et d’expression.

En l’espace de quelques jours au Maroc, un youtubeur a été condamné à quatre ans de prison pour « offense au roi », un lycéen a écopé de trois ans de prison pour une publication sur Facebook, et un militant a été placé en détention pour une publication sur les réseaux sociaux.

Un nouveau Code de la presse ne prévoyant plus de peines de prison est entré en vigueur en 2016, au Maroc, mais les journalistes continuent d’être poursuivis selon le Code pénal, au même titre que des internautes, pour des écrits sur les réseaux sociaux.

Dans son dernier classement annuel sur la liberté de la presse, Reporters sans frontières a classé le Maroc 135e, sur 180 pays.


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