Ce 14 décembre 2017, l’audience du procès de Ali Anouzla a de nouveau été reporté au 22 février 2018. Le journaliste fait face à des accusations très graves de terrorisme. RSF demande l’abandon des charges contre le directeur de média indépendant Lakome2.
Ce jeudi, le journaliste Ali Anouzla s’est présenté devant le tribunal de première instance de Rabat pour faire face à des accusations graves de terrorisme remontant à 2013. Les autorités l’accusent d’« appui matériel », « apologie de terrorisme » et « incitation à commettre des actes de terrorisme », faits pour lesquels il encourt jusqu’à 30 ans de prison, rappelle RSF dans un communiqué diffusé ce jour.
Anouzla a été emprisonné cinq semaines en détention provisoire dans cette affaire avant d’être libéré sous caution le 25 octobre 2013 mais les charges pèsent toujours sur lui. L’audience de son procès à de nouveau été reporté au 22 février 2018.
« La cabale judiciaire que mène la justice marocaine contre Anouzla doit cesser, déclare Yasmine Kacha, directrice du bureau de RSF à Tunis. RSF appelle à abandonner les charges sans fondements qui pèsent contre Anouzla, héros de l’information de RSF en 2014. L’instrumentalisation de la loi antiterroriste pour poursuivre des journalistes est contraire à la Constitution marocaine et aux engagements internationaux du pays en faveur de la protection du droit d’informer. »
Les autorités marocaines reprochent à Ali Anouzla la publication en septembre 2013 sur le site d’information qu’il dirigeait Lakome d’un article renvoyant à un lien du journal espagnol El Pais, lequel se référait à son tour à une vidéo présumée d’Al-Qaida au Maghreb islamique. Selon les informations recueillies par RSF, ce seraient d’autres révélations faites par le journal (affaire du pédophile Daniel Galvan), qui auraient crispé les autorités et mené aux poursuites et à l’incarcération du directeur du site.
Le Maroc est 133ème au Classement mondial de la liberté de la presse.
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