Après la mort tragique de deux mineurs clandestins âgés de 23 et 30 ans, décédés dans l’éboulement d’une galerie improvisée dans un puits à charbon de la zone minière de Jerada, vendredi 21 décembre, (alors qu’un troisième a pu être sauvé in extremis), la cité de l’Oriental connaît des protestations depuis le début du week-end. Des manifestations de soutien aux victimes sont organisées en Europe, notamment en Espagne, rapportent les réseaux sociaux.
Un rassemblement de la population devant le siège de la province est en cours selon les images diffusées par la presse locale alors que les familles des défunts refusent de récupérer leurs corps. « Des renforts de police affluent vers la ville de l’est », rapporte le journaliste Omar Radi. Des manifestations exacerbées en raison de la situation socio-économique difficile de la région. Ces dernières semaines ont vu des sit-in contre les tarifs d’électricité jugés exorbitants par la population locale.
« C’est compréhensible que les habitants soient en colère. Ce n’est pas la première fois que des mineurs sont morts sans la moindre réaction des autorités » se désole un membre de l’AMDH, cité par Telquel.ma. Et de poursuivre : « nous vivons dans une région sinistrée où une partie des habitants n’a de choix que de creuser des puits pour subvenir à ses besoins ».
Le drame s’est produit alors que la région connaît des intempéries dues aux fortes pluies, ce qui a rendu le sous-sol meuble et inondable d’après les sauveteurs, qui ont pu extraire les deux corps après près de 24 heures d’excavation dans des conditions jugées inaptes, selon les témoins cités par les médias : les équipes de la protection civile ayant été mobilisées en nombre restreint et sans matériel adéquat. « Ce qui a obligé les volontaires eux-mêmes à mettre leur vie en danger afin de récupérer les corps des victimes », rapporte Le Desk Arabia qui ajoute que « face à l’insistance de les autorités locales pour enterrer les victimes de nuit, et leur initiative de creuser les tombes sans l’avis des familles, les citoyens ont organisé un sit-in devant la morgue ».
L’exploitation sauvage des filons résiduels de cette mine de charbon qui date du Protectorat, abandonnée depuis des années, est régulièrement dénoncée, alors que des milliers d’exploitants y travaillent dans des conditions dangereuses, au vu et au su des autorités locales. Une situation qui concerne d’autres sites de minerais à travers le pays.