Le Maroc et l’Union européenne (UE) vont entamer vendredi des négociations pour le renouvellement de leur accord de pêche, qui devra tenir compte d’une récente décision de la justice européenne sur le Sahara occidental, un territoire occupé par le royaume.
L’annonce a été faite lors d’une réunion préliminaire jeudi à Rabat, à l’issue de laquelle le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a appelé à « avancer sur des bases solides ».
« L’intégrité territoriale du Maroc est une ligne rouge » et n’est pas « sujet à négociation », a-t-il prévenu devant la presse, alors que l’accord de pêche Maroc-UE arrive à échéance en juillet.
« La décision de la cour de justice (européenne) nous engage à répondre à quelques questions (…), notre travail est d’y répondre pour que l’accord soit stable et durable », a de son côté affirmé la cheffe de la délégation de l’UE au Maroc, Claudia Wiedey.
Les négociations se dérouleront dans la capitale marocaine et impliqueront, côté marocain, le chef de la diplomatie et le ministère de l’Agriculture et de la pêche Aziz Akhannouch. Côté européen, Claudia Wiedey et Christian Rambaud, chef d’unité des affaires maritimes et de la pêche à la Commission européenne, comptent parmi les principaux négociateurs.
La Cour de justice de l’UE (CJUE) a rendu fin février une décision sur la validité de l’accord de pêche, estimant qu’il était « applicable au territoire du royaume » mais ne concernait pas les eaux adjacentes de la région disputée du Sahara occidental non mentionnées dans le texte.
Le Front Polisario s’était félicité » de cette décision, alors que les autorités marocaines avaient insisté sur la « validité » de l’accord, se disant prêtes à de nouvelles négociations.
Lundi, à Luxembourg, les Etats membres de l’UE ont donné leur feu vert pour l’amendement de ce protocole pluriannuel.
Pour la Commission européenne, qui négocie au nom des 28 Etats membres, il est « possible d’étendre les accords bilatéraux avec le Maroc au Sahara occidental sous certaines conditions ».
Le Polisario a « condamné » le fait « d’autoriser la Commission européenne à négocier un amendement (…) afin d’inclure explicitement le Sahara occidental ».
L’accord de pêche UE-Maroc permet aux navires de l’UE d’accéder à la « zone de pêche marocaine » en échange d’une contribution économique, une contrepartie annuelle de 30 millions d’euros.