Le Parlement européen a voté ce mercredi en faveur de la modification de l’accord commercial liant l’Union européenne et le Maroc permettant ainsi d’inclure en son sein la partie méridionale du Sahara occidental colonisé par le Maroc, rapporte l’agence Reuters. Cet accord étend les préférences tarifaires aux produits originaires du Sahara occidental.
Les amendements votés interviennent après que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait estimé en décembre 2016 que l’accord Maroc – UE de 2013 ne pouvait s’appliquer au Sahara occidental, à moins que des représentants de ses habitants n’y consentent et que le territoire soit explicitement mentionné dans le texte de l’accord. La Commission européenne avait par conséquent proposé en juin dernier ces amendements.
Le Front Polisario a « fermement » condamné « la décision illégale et à courte vue du Parlement européen ». « Le vote adopté aujourd’hui a été pris dans un climat dépourvu de sérieux et de transparence. Son résultat porte un coup non seulement aux défenseurs des droits humains et au droit international, mais aussi au processus de paix conduit par l’ONU que l’Union européenne prétend elle-même défendre. Nous pressons les États membres de l’UE de reconsidérer le vote non obligatoire d’aujourd’hui et de changer de cap immédiatement », écrit-il dans un communiqué.
« Le Front Polisario, agissant au nom du peuple du Sahara occidental, suivra toutes voies légales pour renverser la décision d’aujourd’hui. Nous lançons un défi juridique immédiat contre cet accord. Nous avons une très grande confiance, soutenue par nos conseillers, dans le fait que la décision européenne ne survivra pas à un examen juridique », ajoute le mouvement sahraoui.
Une source diplomatique algérienne à Bruxelles a qualifié ce vote de « journée funeste pour les institutions européennes et pour le droit international et le droit européen ». « Cette véritable forfaiture commise ce jour au Parlement européen transgresse de manière outrancière et crasse les arrêts de la CJUE qui a statué sur le caractère “distinct” et “séparé” du territoire du Sahara occidental », a précisé cette source à TSA.