Eric Besson, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, vient d’être nommé à la tête de la filiale marocaine de Sicpa, une entreprise suisse spécialisée dans les solutions de traçage et de sécurisation d’alcools, de tabacs, de carburants ou encore de billets de banque.
L’ancien ministre, né à Marrakech, a pour ambition de mettre fin au trafic de carburant algérien qui inonde le Maroc, en proposant à l’État un système de traçage de l’essence, rapporte le journal électronique marocain Le Desk.
L’essence coûte 1,07 dollar le litre au Maroc alors qu’en Algérie, il ne coûte que 0,33 dollar le litre. Cette grande différence de prix entre les deux pays voisins encourage le trafic de carburant algérien vers le Maroc. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 660 000 voitures marocaines qui rouleraient à l’essence de contrebande, selon le journal marocain. Un problème qui atteint des « proportions stupéfiantes », avait même lancé Eric Besson, en 2018 à Genève, lors d’une conférence consacrée à ce sujet.
Sicpa, plus connue pour vendre aux États de l’encre pour billets de banque et des solutions de traçage des alcools et des cigarettes, a déjà vendu ses marqueurs pour carburants à plusieurs pays dont l’Albanie, le Mozambique, la Tanzanie et l’Ouganda.
Dans ce dernier pays, la solution de Sicpa a permis de faire baisser la proportion d’essence trafiqué de 29% à moins de 1%, selon un rapport de l’Atlantic Council financé par Sicpa.
Les carburants importés frauduleusement coûtent beaucoup d’argent aux États en les privant des taxes à percevoir sur ces produits. Un problème sur lequel Sicpa Maroc compte investir. Eric Besson en a fait une priorité, selon Le Desk.
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