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Maroc : un ministre dépêché auprès des protestataires d’une ancienne ville minière

Le ministre marocain de l’Énergie Aziz Rebbah s’est rendu mercredi à Jerada, ancienne ville minière du nord-est du pays secouée par un mouvement de contestation sociale depuis la mort de deux frères dans une mine de charbon clandestine, a indiqué son ministère.

Depuis le 22 décembre, des rassemblements pacifiques mobilisent tous les jours des milliers de protestataires indignés par ces décès et déterminés à obtenir des aides au développement pour ne plus dépendre de l’extraction clandestine de charbon, selon un militant associatif sur place joint par l’AFP.

Les habitants de cette ville située près de la frontière algérienne ont constitué des comités avant la réunion prévue avec le ministre, appelant à différentes mesures sociales, notamment pour développer l’emploi, selon la même source.

La cité minière, longtemps connue pour sa forte tradition syndicaliste, est aujourd’hui une des villes les plus pauvres du pays, selon des statistiques officielles.

Lundi, le ministre Rebbah avait détaillé devant le Parlement les différentes enveloppes débloquées pour la région de Jerada entre 2003 et 2017 pour un total de 1,2 million d’euros, avec la mise en oeuvre d’un programme destiné à réduire les “disparités sociales et spatiales”.

La région voisine du Rif, dans le nord du pays, a été secouée tout au long de l’année 2017 par un mouvement de contestation sociale né après la mort d’un marchand de poisson en octobre 2016. Les protestataires dénonçaient le sous-développement de cette région historiquement frondeuse, pauvre et enclavée.

Fin 2017, la ville de Zagora, dans le sud désertique du royaume, a aussi connu des “manifestations de la soif” pour protester contre les coupures d’eau récurrentes liées à la surexploitation agricole.

Les autorités marocaines ont multiplié les arrestations dans les rangs des protestataires et les condamnations à des peines de prison ferme pour stopper ces mouvements sociaux. Ces derniers mois, des limogeages ont par ailleurs sanctionné des dizaines de responsables -ministres, gouverneurs ou fonctionnaires locaux- après une mise en garde du roi sur les dysfonctionnements qui grèvent un “développement équilibré et équitable” dans le pays.

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