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Maroc : un mouvement islamiste dénonce la mise sous scellés de domiciles de ses membres

Le mouvement islamiste marocain Al Adl Wal Ihsane (“Justice et dignité”), interdit mais toléré dans le royaume, a dénoncé vendredi la mise sous scellés des domiciles de trois de ses membres, les autorités évoquant de leur côté une intervention menée “dans le respect de la loi”.

Les maisons, situées dans les villes de Casablanca (ouest), Kénitra (ouest) et Inezgane (sud), ont été fermées mardi sans “procès juridique”, au motif qu’elles accueillaient “des réunions publiques non autorisées”, a regretté vendredi la mouvance islamiste dans un communiqué.

Cette décision “politique” reflète “la méthode spécifique qu’utilise le système avec le mouvement Al Adl Wal Ihssane”, a-t-il ajouté, dénonçant une décision “arbitraire” qui ne “repose sur aucune loi”.

Les autorités locales à Casablanca, jointes par l’AFP, ont évoqué pour leur part une intervention réalisée “dans le respect de la loi”, indiquant que les domiciles mis sous scellés servaient de “lieux de prière et de rassemblements” et abritaient des “activités illégales”.

Les autorités ont ajouté que des “plaintes” avaient été “déposées par des voisins” en raison des “réunions qui se prolongeaient jusqu’à des heures tardives”.

La mouvance islamiste a été une des principales composantes du mouvement pro-réformes du 20 février, né durant le Printemps arabe en 2011, avant d’annoncer son retrait des cortèges peu après l’arrivée au gouvernement du Parti islamiste justice et développement (PJD), vainqueur historique des législatives de fin 2011.

Acteur à la fois incontournable et quasi invisible de la politique marocaine, il prône l’instauration d’un Etat qui applique la charia, mais rejette toute violence pour y parvenir.

Principale mouvance islamiste du royaume, Al Adl Wal Ihsane ne reconnaît pas au roi le statut de commandeur des croyants, contrairement au PJD, qui dirige l’actuelle coalition gouvernementale.

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