Société

Marseille : comment l’or du blanchiment finissait en Algérie

Les membres d’un important réseau de blanchiment d’argent entre l’Algérie, la France, l’Italie et les Émirats arabes unis viennent d’être lourdement condamnés à Marseille. Le réseau serait dirigé par deux Algériens.

Le tribunal a rendu son verdict mardi 12 juillet mais l’origine des fonds blanchis demeure un mystère. La piste du trafic de drogue a été envisagée mais n’a pas été retenue, pour insuffisance de preuves. Parmi les 23 personnes jugées, une seule a été relaxée, rapporte Le Figaro. Les peines prononcées vont jusqu’à 9 ans de prison ferme.

À la tête de cette “vaste organisation internationale “, comme la qualifie l’accusation, se trouvent deux Algériens. Se trouvant en fuite, ils ont été condamnés par contumace à neuf ans de prison et 500.000 euros d’amende, avec lancement d’un mandat d’arrêt contre eux.

Un système traditionnel

Trois autres Algériens, des frères, ont écopé de sept ans, six ans et 42 mois de prison, et d’amendes de 50.000 à 300.000 euros.

Les trois frères vivaient à cheval entre l’Algérie et Marseille et étaient accusés d’être les organisateurs des opérations de collecte, de transport et de conversion des fonds à blanchir. Parmi les autres condamnés se trouvent deux Italiens, qui ont écopé de sept ans de prison et 400.000 euros d’amende.

Le blanchiment impliquait le système traditionnel de la hawala (remontant au Moyen-Age) et des méthodes plus classiques. La hawala permet de transférer de l’argent d’un pays à un autre sans passer par le système bancaire.

Il s’agit de remettre l’argent à un intermédiaire qui chargera son correspondant dans le pays de destination de remettre la somme équivalente en monnaie locale au destinataire final.

Dans l’affaire jugée à Marseille, l’argent était converti en Italie en or qui est ensuite acheminé vers l’Algérie ou Dubaï. Les enquêteurs ont retrouvé la trace de transactions de 600 000 à 900 000 euros.

Bien que des traces de différentes drogues ont été détectées sur les billets saisis, le tribunal a estimé que le lien avec les réseaux de trafic de stupéfiants à Marseille n’était pas suffisamment établi.

Les plus lus