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Massacre de migrants à Melilla : la pression monte sur le Maroc

La pression monte sur le Maroc suite à la répression violente d’une tentative d’entrée massive de migrants dans l’enclave espagnole de Melilla.

Après l’Union africaine (UA), l’Organisation des nations unies (ONU) réclame l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de la mort de dizaines de migrants subsahariens.

Le carnage a eu lieu vendredi 24 juin lorsque 2000 migrants ont tenté de forcer le passage vers l’enclave espagnole. L’intervention des forces de sécurité marocaines a été disproportionnée et s’est soldée par la mort de 23 migrants, selon les autorités marocaines, 37 selon plusieurs ONG.

Le massacre a provoqué une onde de choc en Afrique et dans le monde entier et les appels à une enquête crédible se multiplient. Ce mardi 28 juin, l’ONU a appelé à l’ouverture d’une enquête « efficace et indépendante ».

« Nous appelons les deux pays à garantir la tenue d’une enquête efficace et indépendante, première étape pour déterminer les circonstances dans lesquelles il y a eu des morts et des blessés ainsi que toutes les responsabilités éventuelles », a déclaré à Genève Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.

Dimanche soir, l’Union africaine a exprimé la même demande par la voix de Moussa Fati, président de la commission de l’UA, qui a dénoncé un « traitement très violent et dégradant » infligé aux migrants africains.

“Profonde émotion”

« J’exprime ma profonde émotion et mon inquiétude face au traitement violent et dégradant de migrants africains cherchant à traverser une frontière internationale entre le Maroc et l’Espagne », a indiqué Moussa Faki dans un tweet.

Il a appelé à une « enquête immédiate » sur le drame de Melilla, et rappelé à tous les pays leurs « obligations, aux termes de la loi internationale, à traiter tous les migrants avec dignité et à faire porter leur priorité sur leur sécurité et leurs droits humains, tout en réfrénant tout usage excessif de la force ».

Une réunion du Conseil de sécurité consacrée à cette affaire devrait se tenir ce mercredi à huis clos, à l’initiative du Kenya, soutenu par le Gabon et le Ghana.

Selon l’ambassadeur du Kenya à l’ONU,  Martin Kimani, la réunion portera sur « la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les migrants africains » à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole.

« Les migrants sont des migrants : qu’ils viennent d’Afrique ou d’Europe, ils ne méritent pas d’être ainsi brutalisés », a ajouté le diplomate Kenyan.

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