Alors que tout le monde s’attendait à un autre bras de fer entre l’Algérie et le Maroc à l’occasion d’un match de football des jeunes catégories féminines U17 entre les deux pays à cause de la carte de discorde, il ne s’est finalement rien passé.
Les Marocains ont renoncé cette fois à politiser la compétition comme il l’ont fait il y a quelques semaines à deux reprises. Le royaume a tout simplement renoncé à sa fausse carte incluant les territoires du Sahara occidental occupé.
Il y a trois semaines seulement, ils avaient adopté une attitude totalement différente. En déplacement à Alger pour disputer la demi-finale aller de la Coupe de la Confédération africaine de football face à l’USM Alger, l’équipe de RS Berkane n’a finalement pas disputé la rencontre prévue au stade du 5-Juillet dimanche 21 avril. Ses joueurs ont refusé d’entrer sur le terrain sans leurs maillots confisqués 48 heures plutôt par la douane algérienne à l’aéroport d’Alger.
Les maillots en question portaient une carte du Maroc qui inclut le Sahara occidental occupé, au mépris des règlements qui interdisent les messages politiques sur les maillots et autres équipements pendant les manifestations sportives.
Encouragés par la CAF qui a confirmé à la veille de la rencontre avoir validé le maillot portant la fausse carte géographique du royaume avant le début de la compétition, les Marocains ont mis à exécution leur menace de ne pas disputer la rencontre sans leurs maillots.
Au retour, le 28 avril à Berkane, ils se sont présentés sur le terrain avec le même équipement et cette fois c’est l’équipe algérienne qui a refusé de jouer. La suite, tout le monde la connait.
La CAF a déclaré le club marocain vainqueur des deux matchs par 3-0 et qualifié de ce fait en finale qu’il devra disputer ce dimanche 12 mai face aux Égyptiens du Zamalek.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne a rejeté deux requêtes de la Fédération algérienne et de l’USMA demandant l’invalidation du verdict de la CAF et la suspension de la finale. Le TAS ne s’est pas encore prononcé sur le fond de l’affaire qui est l’utilisation par RS Berkane d’un slogan politique sur ses maillots.
Entre l’aller et le retour de cette demi-finale, l’équipe algérienne U17 de handball s’est retirée d’une compétition arabe de la catégorie organisée à Casablanca pour le même motif, soit le port par les joueurs marocains de la fausse carte incluant le Sahara occidental.
Ayant affaire à la FIFA, le Maroc renonce à sa fausse carte incluant le Sahara occidental
Ce week-end, c’est l’équipe féminine algérienne U17 de football qui s’est déplacée au royaume pour affronter son homologue marocaine en éliminatoires de la Coupe du monde de la catégorie.
À la surprise générale, l’équipe marocaine s’est présentée sur le terrain avec des maillots ne portant aucune carte. Le match s’est déroulé normalement et les Marocaines l’ont emporté 4-0.
Pour de nombreux observateurs, le fait de renoncer à sa fausse carte confirme que le Maroc se comporte différemment suivant qu’il a affaire à la Confédération africaine où aux instances internationales.
À la CAF, ses agissements sont couverts par l’influence du président de la Fédération royale marocaine de football Fouzi Lekjaa, membre du comité exécutif de l’instance africaine.
Lekjaa avait sévi à plusieurs reprises en faveur de son pays et au détriment de l’Algérie, comme lors de l’attribution de l’organisation de la CAN 2025, en septembre dernier.
Ce que le royaume ne peut pas se permettre avec la FIFA où il n’a pas le même poids qu’à la CAF.
Ce match des U17 féminines est en effet une compétition organisée sous l’égide de la FIFA dont les règlements, comme ceux de la CAF d’ailleurs, interdisent formellement l’usage de slogans politiques.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc se montre respectueux des règlements quand il a affaire à l’instance internationale.
Malgré la visibilité que pouvait offrir son parcours (demi-finale) à la dernière coupe du monde 2022 au Qatar, l’équipe marocaine n’avait pas arboré une seule fois de carte, fausse ou réelle, sur son maillot.
Ce renoncement du Maroc révèle aussi la fausseté de la propagande marocaine qui ressasse que la question du Sahara est une affaire sacrée d’unité nationale et d’intégrité territoriale du royaume. Pour une cause d’une telle sacralité, on ne renonce pas avec autant de facilité…