L’équipe d’Algérie de football devant disputer deux matchs amicaux pendant le stage en cours, c’est logiquement sur la situation de plusieurs joueurs de la sélection que Djamel Belmadi a été le plus interpellé lors de sa conférence de presse animée ce dimanche 18 septembre au CTN de Sidi Moussa.

Dans la liste de 24 éléments rendue publique samedi, il y a eu quelques surprises, dont la non-convocation de Raïs M’bolhi, gardien titulaire presque sans interruption depuis 12 ans, le retour de Nabil Bentaleb après 4 ans d’absence ou encore la non-venue des joueurs de haut niveau annoncés pourtant acquis pour les Verts, comme Houssem Aouar ou Yacine Adli.

Ce dernier sujet a pris une large part dans l’intervention du coach qui s’est défendu de n’avoir « rien fait » pour faire venir ces valeurs sûres en équipe nationale.

« Allez leur demander et vous verrez qu’ils ont été plus qu’approchés par le sélectionneur », dit-il, précisant que ce n’est pas pour les « convaincre », mais pour « expliquer un projet ».

Expliquant sa démarche, le sélectionneur de l’équipe nationale dit qu’il n’est pas dans la méthode de Vahid Halilhodzic avec le Maroc, c’est-à-dire qu’il ne met pas de croix sur un joueur dès sa première hésitation. Il estime qu’on ne peut pas dire à un joueur de 20 ans : « Tu viens ou tu viens pas ».

 « Je ne peux pas faire ça, car il peut y avoir un clash. Peut-être qu’à 23 ans, le joueur viendra et apportera 10 ans pour l’équipe nationale », explique le coach.

M’bolhi est une légende et il est loin d’être fini

Dans le cas des joueurs les plus cités pour changer de nationalité sportive, soit Aouar, Gouiri, Adli et Laroussi, tout ce qu’il y a eu jusque-là n’est que « rumeurs », affirme Belmadi, qui rappelle qu’il y a toute une procédure et des démarches à faire avant de pouvoir rejoindre la sélection et « rien ne peut se faire sans l’aval du joueur ».

Les mettre donc dans la liste élargie relèverait de l’incompétence, estime-t-il. Ces joueurs auraient pu être là à ce stage, comme ils pourront venir à la prochaine date FIFA. Une invitation directe à ces joueurs d’opter pour l’Algérie.

Des propos du sélectionneur, il ressort en tout cas que le dossier est très compliqué et « il y a beaucoup de facteurs » qui entrent en jeu, qu’il arrive que des joueurs changent d’avis, que des parents « parlent sur deux tableaux »…

Belmadi révèle que parmi tous les joueurs cités dans les médias, un seul l’a informé de sa décision de jouer pour les Verts, préférant toutefois taire son nom. « On verra à la prochaine date FIFA », dit-il.

Concernant la liste qu’il a retenue pour ce stage, Belmadi a abordé d’abord le cas de M’bolhi, non convoqué. Comme attendu, il a expliqué que la seule raison derrière la non-convocation de cette « légende », « l’un des meilleurs gardiens de l’histoire du football algérien », c’est le fait qu’il vient tout juste de trouver un club.

« Je pense qu’il a encore le nouvel international. Il n’est pas fini, loin de là, il fait encore des plans pour l’avenir », a assuré le sélectionneur. En parlant de M’bolhi, il en profite pour annoncer la blessure du gardien Mandrea qui sera donc remplacé pendant ce stage par un gardien des A’, sans préciser lequel.

La réponse donnée au sujet de Yacine Brahimi est moins tranchée : « Je ne peux pas dire s’il a un avenir ou pas avec l’équipe nationale, mais en ce moment, je veux voir d’autres joueurs ».

Delort n’aurait pas joué le Mondial si on s’était qualifié

Au chapitre des retours, il y a d’abord l’énigmatique rappel de Nabil Bentaleb. Belmadi rappelle qu’il est l’un des joueurs à avoir rejoint la sélection très jeune et qu’il a fait une excellente coupe du monde en 2014.

Même si, depuis 2015, « il a perdu son temps et n’a pas montré son vrai niveau, pour plusieurs raisons », Belmadi estime qu ‘ « à 27 ans, il est dans les meilleures années de sa carrière ».

« J’ai besoin d’étoffer ce poste de sentinelle. On va le voir sur ces deux rencontres, j’espère qu’il va montrer ce qu’il a montré par le passé. La balle est dans son camp », dit-il à propos du joueur et capitaine d’Angers (France).

Arrive la question très attendue concernant le retour d’Andy Delort, alors qu’il est arrivé à Belmadi de jurer que son éventuel retour ne se fera qu’avec un autre sélectionneur.

Le coach explique qu’il avait fait cette déclaration car il pensait que l’EN allait se qualifier en coupe du monde 2022, à l’issue de laquelle il avait prévu de se retirer.

En tout cas, précise-t-il, Delort n’aurait pas joué le mondial si l’équipe s’était qualifiée. Du reste, ajoute Belmadi, l’attaquant lui a expliqué qu’il y avait des raisons familiales derrière sa demande d’être dispensé de la sélection pendant un an.

Tout est donc rentré dans l’ordre et le joueur « revient à la case départ » et fera le parcours des qualifications pour la CAN en Afrique, avec des déplacements « compliqués et périlleux ».

Concernant Ryad Mahrez, Djamel Belmadi ne partage pas l’avis de ceux qui estiment qu’il aurait dû changer de club pour avoir plus de temps de jeu, rappelant qu’il a été meilleur buteur de Manchester City la saison dernière en Ligue des champions et qu’il se trouve juste qu’il « traverse une phase difficile, à cause de choses rationnelles, d’autres pas ».

Même s’il reconnaît qu’il n’a pas été à la hauteur lors des derniers matchs de l’EN, le coach le qualifie de « joueur le plus emblématique de la sélection » et estime que son retour à l’occasion de ce stage est « une bouffée d’oxygène pour lui ».