Politique

Me Silini, bâtonnier d’Alger : « La Banque d’Algérie peut bloquer les transferts suspects »

Vous aviez déclaré être aux côtés du peuple dans sa volonté de protéger le pays de tout transfert douteux de devises. Pourquoi ?

Ce que nous demandons aux autorités, ce sont des mesures préventives. Nous disons qu’ils devraient faire très attention et ne pas permettre toute transaction à la hâte et qui ne soit pas conforme à la réglementation et qui peut être sujette à une contestation. Nous savons qu’il y a actuellement des opérations de transfert, par des opérateurs économiques très connus, de très fortes sommes d’argent. Nous disons qu’il ne sera jamais trop tard de faire des opérations dans un mois, deux mois ou plus, une fois que l’Algérie aura retrouvé sa stabilité. Il faut être vigilant, consciencieux, responsable et digne de la confiance qui est placée sur les épaules des responsables des institutions financières dans la gestion de l’argent des Algériens et ne pas permettre des opérations qui peuvent porter préjudice aux réserves de change de l’Etat.

Pourquoi avez-vous lancé cette alerte ?

Il semblerait qu’un certain nombre d’opérateurs ont fait des opérations de dernière minute. Et nous savons qu’il existe aussi des affaires contentieuses qui peuvent être réglée à la va-vite, de manière complice au détriment du Trésor public. Nous disons que ceux qui permettront l’accomplissement de ces opérations sans prendre les précautions, les mesures réglementaires et les vérifications seront eux-même responsables et pourraient rendre des comptes dans l’avenir s’il s’avère effectivement que ces affaires étaient elles-mêmes douteuses.

Avez-vous des noms ?

Je n’ai pas de dossiers sous mes yeux et je préfère m’abstenir pour ne pas tomber dans la diffamation. On nous a parlé d’un certain nombre de noms. Vous n’avez qu’à prendre le cours de l’euro au square Port Said et vous verrez qu’il est monté en flèche. Cela veut dire qu’il y a une très forte demande sur la devise car il y a des gens qui ont tentés de faire des transferts de devises.

Quelles sont les mesures à même de préserver les réserves de change ?

C’est un appel qui est lancé à tous les responsables des institutions financières et en premier lieu au Gouverneur de la Banque d’Algérie. Car tous les transferts se font par le biais de la Banque d’Algérie. La Banque d’Algérie peut bloquer les transferts suspects et elle ne peut être dans l’obligation de procéder aux transferts intergouvernementaux et qui sont de nature à approvisionner le marché algérien en denrées. Pour les opérations commerciales qui sont faites en dernière minute et initiées après le 22 février, ils peuvent s’abstenir de les accompagner.

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