On en sait un peu plus sur l’offre de médiation proposée par l’Algérie pour mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en a parlé ce jeudi 22 juin à Berlin où il a clôturé sa tournée européenne qui l’a menée en Italie, en Serbie et en Allemagne.
Lors de sa visite en Russie (du 14 au 17 juin), le président de la République Abdelmadjid Tebboune a remercié son homologue russe Vladimir Poutine d’avoir accepté la médiation algérienne.
Ahmed Attaf a été interrogé ce jeudi sur cette question au cours d’une conférence conjointe avec son homologue allemande Annalena Baerbock.
Le chef de la diplomatie algérienne a tenu d’emblée à lever toute équivoque, assurant que le président de la République « n’a pris le feu vert de personne » pour présenter l’offre de médiation qui est venue de « sa propre initiative ».
« C’est une mission de paix. Il faut rappeler qu’à l’époque de l’Union soviétique, l’Ukraine et la Russie étaient parmi les amis les plus proches de l’Algérie. Il est difficile de trouver un pays touché autant que l’Algérie par ce qui se passe aujourd’hui entre l’Ukraine et la Russie », a déclaré Ahmed Attaf.
Les relations algéro-allemandes « se portent bienv et elles sont « excellentes », a-t-il résumé.
Attaf a remercié l’Allemagne pour son appui aux candidatures de l’Algérie pour un siège non permanent au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU.
L’Algérie pourrait couvrir 10 % de la consommation européenne en énergies renouvelables
Ce soutien, a estimé le ministre algérien, est une reconnaissance des efforts de l’Algérie pour asseoir l’Etat de droit, « un État respectueux des droits de l’Homme comme une finalité suprême », soulignant que les deux pays accordent le même intérêt et partagent les mêmes aspirations concernant les droits de l’Homme.
Ahmed Attaf a aussi évoqué le projet de production en Algérie d’hydrogène vert (SoutH2 Corridor) qui a fait l’objet d’un accord entre l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche.
Il a exprimé la disposition de l’Algérie à « entrer en force » dans ce projet qu’il a qualifié de « gigantesque » et « réellement historique ».
« C’est un projet qui pourrait nous permettre d’atteindre l’objectif de couvrir 10 % des besoins de l’Europe en énergies renouvelables à l’horizon 2050″, a affirmé le chef de la diplomatie algérienne.
S’agissant des questions internationales et régionales évoquées pendant sa visite, Ahmed Attaf a mis en exergue le rôle de l’Allemagne, estimant que ce pays « constitue presque une partie de notre région parce qu’elle est concernée par tous les dossiers et toutes les crises dans notre région ».
Ahmed Attaf a cité la situation au Soudan, au Mali et en Libye et a rappelé que l’ancien président allemand Horst Koehler a été l’Envoyé spécial du SG de l’ONU pour le Sahara occidental.
« L’Allemagne est un acteur actif dans la médiation internationale au Mali » et est « partie prenante du rempart que nous essayons d’ériger face au terrorisme dans notre région », a dit Attaf.
S’agissant de son action au sein du Conseil de sécurité, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l’Algérie œuvrera pour les principes, valeurs et idéaux qu’elle a toujours défendus.
Il a cité « la coopération, la paix et la sécurité internationales et, last but not least, la démocratisation des institutions internationales pour faire entendre la voix de tous, la voix de toute l’humanité ».
SUR LE MEME SUJET :
L’Algérie au Conseil de sécurité : Guterres félicite Tebboune