Le ministre de l’Industrie pharmaceutique Lotfi Benbahmed a relancé jeudi 30 juin un ex-fleuron de l’industrie du médicament en Algérie.
Au cours d’une visite de travail dans la wilaya de Médéa, il a visité l’unité de production du groupe pharmaceutique public Saidal. Sur place, il a inauguré le « premier laboratoire de contrôle- qualité des produits anticancéreux en Algérie », a indiqué le ministère de l’Industrie pharmaceutique dans un communiqué publié ce vendredi 1er juillet.
Créé en décembre dernier en partenariat avec le groupe sudcoréen CKD OTTO, ce laboratoire qui a été baptisé Cytolab, « permet de procéder aux analyses de contrôle de qualité des six médicaments de chimiothérapie fabriqués par Saidal », selon la même source.
« Le conditionnement de ces premiers lots a permis au groupe Saidal d’assurer une disponibilité immédiate et un approvisionnement continu de ces produits d’oncologie dans les différents établissements hospitaliers qui connaissaient une pénurie en raison notamment de la pandémie du Covid-19 », a assuré le département de Lotfi Benbahmed.
Le groupe Saidal va « assurer dès 2023, la production en full Process de ces anticancéreux au niveau du site de Constantine 3 », grâce au « transfert de technologie » du groupe CKD-OTT.
Outre l’inauguration du laboratoire Cytolab, Benbahmed s’est rendu au complexe Antibiotical de Saidal, « fleuron de l’industrie pharmaceutique algérienne dans les années 80 ».
« Lobbies d’importation »
Cette unité était « spécialisée dans la production d’antibiotiques et de matière première, dimensionnée pour couvrir les besoins de l’Algérie et de toute l’Afrique, avec ses neuf réacteurs », rappelle le ministère.
L’unité Saidal de Médéa disposait d’une « capacité de production de 750 tonnes de principe actif pénicilline et non pénicilline issue de la biotechnologie sous forme injectable. »
Toutefois, et sous la « pression des lobbies d’importation, et faute d’investissement », les « réacteurs ont été progressivement abandonnés » et la production de matière première qui permettait d’exporter jusqu’au Mexique, s’est arrêtée dans cette unité en 2006 », indique le ministère.
Après 16 ans d’arrêt, Benbahmed a « donné instruction de réactiver, dans un délai d’une année, l’unité de production de matière première, soit avant le 5 juillet 2023 dans le cadre de la célébration du soixantenaire du recouvrement de la souveraineté ». Cette relance se fera avec la « mise en œuvre et l’accélération du plan de réinvestissement déjà approuvé, ce qui va permettre au Groupe Saidal de réhabiliter et de mettre à niveau toutes ses installations dans le cadre du projet de partenariat avec une firme chinoise en vue de la production dès 2023 de 15 nouvelles matières premières. »
En orientant les investissements vers la production de matière première, le département de Lotfi Benbahmed explique qu’il « d’une part, assurer l’autonomie de l’industrie pharmaceutique nationale en vue de garantir la disponibilité des produits pharmaceutiques » et d’autre part, « renforcer notre souveraineté sanitaire et d’autre part créer de la valeur ajoutée, augmenter le taux d’intégration et être plus compétitifs sur les marchés extérieurs. »