Deux laboratoires chinois ont annoncé qu’une molécule soignant l’hypertension, qu’ils exportaient vers Taïwan, contenait des impuretés potentiellement cancérigènes, peu après le rappel mondial par une autre firme pharmaceutique chinoise de cette même molécule, mise en cause en Europe et aux États-Unis.
Rundu Pharma et Tianyu Pharm ont indiqué l’un après l’autre que des lots de valsartan, une molécule qu’ils produisent, contenaient des traces de N-nitrosodiméthylamine (NDMA), substance considérée comme probablement cancérogène en cas d’usage prolongé. Le valsartan est une substance active utilisée en cas d’insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle et après un infarctus cardiaque récent.
Tianyu, qui a communiqué lundi sur le sujet, a assuré que les lots problématiques avaient été interceptés avant la distribution à des patients taïwanais. Rundu Pharma, qui avait divulgué l’information dès vendredi, a pour sa part assuré que ses produits déjà écoulés sur l’île faisaient l’objet d’un rappel. Les titres des deux groupes se sont effondrés de 10% lundi à la Bourse de Shenzhen, la baisse quotidienne maximale autorisée.
Une autre firme pharmaceutique chinoise avait déjà été épinglée en juillet pour exactement les mêmes raisons par l’Agence européenne du médicament (EMA) et la Food and Drug Administration américaine (FDA).
Les deux autorités sanitaires occidentales avaient lancé l’alerte sur la présence de NDMA dans une molécule de valsartan produite par la société Huahai, dans la province du Zhejiang (est de la Chine), conduisant le groupe à suspendre ses livraisons et à entamer un rappel mondial des lots déjà vendus.
En France, au moins neuf laboratoires avaient procédé au retrait de lots contenant du valsartan produit par Huahai. Ces rappels interviennent alors que la Chine reste sous le choc d’un vaste scandale de vaccins défectueux survenu le mois dernier, qui n’a fait qu’aviver la défiance des Chinois envers les produits de l’industrie pharmaceutique locale.