La pénurie de certains médicaments et produits médicaux dans les pharmacies et établissements de santé en Algérie continue de faire réagir les professionnels du secteur et même certains politiques.
Après l’Ordre des dentistes qui a sollicité la semaine passée l’intervention du président de la République concernant le problème du manque des anesthésiants dentaires, des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) viennent d’interpeller le Premier ministre sur la pénurie qui touche plusieurs médicaments pour malades chroniques ainsi que certains types de matériel médical.
En juillet dernier, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) avait saisi le premier magistrat du pays pour lui faire part des préoccupations des différents corps de la santé publique quant à ces pénuries. Tous imputent les pénuries aux restrictions sur les importations.
Plusieurs élus de l’APN, représentés par le député Abdelouahab Yacoubi, ont adressé au Premier ministre une question orale dans laquelle ils déplorent une « régression regrettable » de la prise en charge sanitaire des citoyens, notamment les catégories à faible ou moyen revenu.
Les élus signalent « une grande perturbation » dans l’approvisionnement des pharmacies et des établissements sanitaires en médicaments pour malades chroniques en Algérie.
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Ils citent le Flucotrac 50 (pour l’hyperplasie congénitale des surrénales), le Glucagon (diabète), le Sintrom (maladies cardiaques), le Nivolumab (oncologie), la Phyntanyle (anesthésiant) et les anesthésiants dentaires.
Pour les députés, c’est « la réduction drastique des importations, décidée sans étude préalable de ses répercussions sur le pays et les citoyens », qui a induit cette « situation désastreuse » sur laquelle « il n’est plus possible de se taire » puisque, selon eux, il s’agit d’une « mise en danger » de la santé des citoyens.
Les auteurs de la question orale font état d’une « pénurie grave » et du « mécontentement grandissant » des malades et de leurs familles qui « se sentent abandonnés ». Devant cette situation, les députés se disent dans l’obligation de « tirer la sonnette d’alarme ».
« Quelles sont les mesures d’urgence que le gouvernement envisage de prendre afin de garantir la disponibilité des médicaments pour préserver la santé des Algériens ? », lit-on dans la question orale, dont le texte a été posté sur les réseaux sociaux par le député.
Dans une lettre adressée la semaine passée au président de la République, le président de l’Ordre national des dentistes algériens, Mohamed Réda Dib, a décrit une « situation chaotique » induite par les faibles quantités importées d’anesthésiants dentaires qui ne suffisent pas à couvrir la demande.
En juillet dernier, le Dr Lyes Merabet, président du SPNSP avait fait état, également dans une lettre au chef de l’État, de pénuries et de ruptures de stock de plusieurs médicaments et matériels médicaux, comme les antibiotiques, les anesthésiants dentaires, les abaisse-langues et les traitements pour maladies chroniques.