Face aux « tensions » sur certains médicaments que connaît l’Algérie actuellement, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a réagi en adressant un ultimatum aux producteurs, importateurs et distributeurs.

C’est une instruction sous forme d’ultimatum qui a été adressée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique à l’intention des établissements pharmaceutiques, sommés de mettre les quantités disponibles en stock en médicaments actuellement sous tension à la disposition des officines.

« Dans le cadre de la veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, et suite aux signalements des membres de l’Observatoire concernant des perturbations d’approvisionnement ayant affecté plusieurs médicaments notamment essentiels, l’ensemble des établissements pharmaceutiques de fabrication, d’importation et de distribution en gros, sont instruits au titre de la présente note à l’effet de mettre toutes les quantités disponibles en stock en médicaments actuellement « sous tension » à la disposition des officines et ce, dans un délai n’excédant pas 5 jours », lit-on dans la note envoyée le 18 août dernier aux établissements pharmaceutiques.

Le département du Dr Lotfi Benbahmed rappelle que les établissements pharmaceutiques de fabrication et/ou d’importation « sont tenus de respecter les programmes prévisionnels de fabrication et de livraison, et de déclarer à la Direction de la veille stratégique, trois mois à l’avance, tout changement dans ces programmes ».

Le ministère de l’Industrie pharmaceutique indique que des inspections seront diligentées « en vue de vérifier le respect des dispositions de la présente note », prévenant que toute pratique illégale de spéculation, de rétention ou de ventes concomitantes « sera sanctionnée conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ».

« Plus on attend, plus la situation s’aggrave »

Contacté par TSA au sujet des produits sous tension, le Dr Messaoud Belambri président du Syndicat des pharmaciens d’officine (SNAPO) cite le cas une marque d’insuline Novorapid, quelques antibiotiques et des antiseptiques en sirop, des antiépileptiques.

La tension touche également le Paracétamol en sirop dont la disponibilité s’améliore depuis une semaine, selon M. Belambri.

L’instruction du ministère de l’industrie pharmaceutique tombe toutefois à point nommé.

« Quand un producteur dispose d’un stock, il est tenu de le libérer sous délai à un distributeur lequel est tenu également de libérer le stock dans un délai précis et procéder à sa distribution et sa commercialisation. Car quand le stockage se prolonge, les tensions s’aggravent. Il faut que les stocks produits ou réceptionnés par les distributeurs ou les importateurs soient libérés dans des délais assez courts et raisonnables afin qu’ils puissent être mis sur le marché rapidement et qu’on ne souffre pas de ces tensions », estime Messaoud Belambri.

« Plus on attend et le temps s’écoule, plus la situation s’aggrave sur le terrain », résume-t-il.