La détermination des anti-présidentielles à perturber les meetings électoraux a franchi, ce mercredi 27 novembre, un nouveau pas. À Bouira, le meeting du candidat Ali Benflis s’est déroulé en effet dans un contexte d’extrême tension.
C’est la première fois depuis le début de la campagne électorale que des escarmouches entre les forces de l’ordre et les manifestants sont enregistrées.
À Bouira, la tension est palpable dès les premières heures de la matinée. Pour beaucoup, Ali Benflis n’est pas le bienvenu dans leur ville, et ils sont décidés à le montrer.
Il est 9h00 du matin. Les manifestants commencent à se rassembler un peu partout dans le centre-ville. La police fortement déployée opère les premières arrestations, mais les citoyens continuent pour assiéger la maison de la culture, où Ali Benflis est attendu à partir de 15h00.
Les arrestations opérées par la police annoncent la couleur. Des manifestants appellent d’autres à les rejoindre. Des jeunes improvisent une marche depuis le centre ville jusqu’au siège de la maison de la culture. Le temps passe, la tension monte et la foule devient de plus en plus compacte.
Scandant des slogans habituels du Hirak, les manifestants assiègent la maison de la culture. La tension monte encore. Des fourgons de police barricadent les accès à la salle du meeting. Les forces antiémeute sont sur le pied de guerre. Même ceux qui veulent entrer pour assister au meeting sont repoussés. « Nous avons des instructions ! », réplique un officier de police à un couple qui voulait assister.
Il est 14 heures passées. Les manifestants tentent de forcer le cordon de sécurité. Les policiers antiémeute ripostent avec des jets de pierres et des gaz lacrymogènes. Des blessés sont enregistrés dans les deux camps. Certains sont grièvement touchés. Ils sont évacués à l’hôpital. Dans la foulée, de nombreux manifestant sont arrêtés.
Des manifestants scandent « Silmya silmya » ( pacifique, pacifique), le célèbre slogan des hirakistes. La tension tombe et le calme s’installe. Mais la trêve est éphémère. Ali Benflis n’est pas encore arrivé.
La foule maintient la pression. Le dispositif sécuritaire se renforce. Les escarmouches éclatent de nouveau. La police réagit en lançant les bombes lacrymogènes. D’autres manifestants sont blessés et sont évacués à l’hôpital de la ville. La circulation automobile s’est bloquée. Les manifestants, pour la plupart pacifiques, renoncent à pénétrer dans la salle.
Les escarmouches se sont poursuivies jusqu’en début de soirée. Des marcheurs se sont ensuite dirigés ensuite vers le siège de la sûreté de wilaya pour réclamer la libération des manifestants arrêtés. Selon une source sécuritaire, « toutes les personnes interpellées ont été relâchées. »
Entre la première « bataille » et la seconde, Ali Benflis a changé de salle pour des raisons sécuritaires, et a rencontré ses partisans dans une salle à l’intérieur du siège de la wilaya.
Dans son discours, il a exprimé ses regrets pour « les actes de violence » survenus à Bouira à l’occasion de sa visite à cette wilaya, réaffirmant qu’il était venu porteur « d’un message de paix », selon l’agence officielle.