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Mémoire Algérie- France : nouveau geste de Macron

Le président français Emmanuel Macron multiplie les gestes dans le cadre de sa politique de « réconciliation des mémoires » de la guerre d’Algérie. Le dernier en date concerne un événement peu connu qui a eu lieu dans les dernières semaines de la guerre.

Il s’agit de la manifestation du 8 février 1962 au métro Charonne à Paris, en faveur de l’indépendance de l’Algérie, réprimée dans le sang par la police française. Soixante ans après, Emmanuel Macron rend hommage aux victimes.

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« Le 8 février 1962, une manifestation unitaire a été organisée à Paris pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS. Elle a été violemment réprimée par la police : 9 personnes ont perdu la vie, plusieurs centaines furent blessées. Soixante ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles », a indiqué le président français dans une déclaration mise en ligne sur le site de l’Elysée.

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Cet hommage survient dix jours après le geste fait en direction des descendants des Pieds-noirs et des partisans de l’Algérie française. Le 26 janvier, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes de la répression de la marche de la rue d’Isly le 26 mars 1962 à Alger et celles des événements tragiques d’avril de la même année à Oran.

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Les gestes de Macron

Ces deux événements avaient fait des dizaines de victimes parmi les Pieds-noirs et les partisans de l’Algérie française. Le même jour, Emmanuel Macron a demandé à l’Algérie de reconnaître les massacres de Français à Oran le 5 juillet 1962.

Le 20 septembre dernier, le président français a demandé pardon aux Hakis et annoncé l’élaboration d’une loi de reconnaissance et de réparation en leur faveur. Dix jours plus tard, il a tenu des propos controversés sur l’histoire de l’Algérie et ses dirigeants, provoquant une grave crise diplomatique entre les deux pays.

En octobre, pour les soixante ans des massacres du 17 octobre 1961, Emmanuel a reconnu un crime « inexcusable », un geste qui s’ajoute à ceux faits précédemment, comme la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort des nationalistes algériens Maurice Audin et Ali Boumendjel ou la restitution des restes de résistants algériens conservés en France depuis le 19e siècle.

Le 10 décembre, Emmanuel Macron a décidé d’ouvrir les archives judiciaires de la Guerre d’Algérie avec 15 ans d’avance. Beaucoup de ces gestes sont des propositions de l’historien Benjamin Stora dans son rapport remis en janvier 2021 au président français.

En février 2017, Emmanuel Macron, alors candidat à l’Elysée, avait qualifié le colonialisme de « crime contre l’humanité », ce qui lui a valu de nombreuses critiques en France, de la part de la droite et de l’extrême droite.

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