La chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Donald Trump se sont dits « inquiets » vendredi au sujet du discours de Vladimir Poutine vantant les nouvelles armes « invincibles » des forces russes.
« La chancelière et le président sont inquiets des dernières déclarations du président russe Poutine sur le développement de (son) armement et de leurs conséquences sur les efforts de contrôle international des systèmes d’armements », a indiqué vendredi la chancellerie allemande dans un communiqué faisant suite à une conversation téléphonique.
De manière générale, Berlin est préoccupé par « l’ensemble de la politique sécuritaire de la Russie », a indiqué de son côté le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert.
Il a mentionné, outre « le contournement délibéré des accords sur le contrôle des armes », « les violations flagrantes des lois internationales lors de l’annexion de la Crimée » ou encore « l’attitude menaçante contre des Etats voisins ».
Sur le conflit syrien, M. Seibert a estimé que, « face au sort vraiment terrible de la population civile (…), il n’y a aucune raison d’être fier d’une évolution des armes ou de certaines armes russes (utilisées) sur place », a estimé M. Seibert devant la presse à Berlin.
Dans un discours devant le Parlement russe, M. Poutine a surpris en énumérant pendant près d’une heure les dernières armes de haute technologie de la Russie avec images de synthèse, infographies et vidéos à l’appui.
Il a ainsi présenté des nouveaux types de missiles de croisière avec une « portée illimitée » ou hypersoniques, des mini-submersibles à propulsion nucléaire ou encore une arme laser « dont il est trop tôt pour évoquer les détails ».
Washington a réagi en accusant Moscou de « violation directe » des traités internationaux signés par la Russie, dont le traité INF sur les armes nucléaires à portée intermédiaire, paraphé par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev en 1987.
Les Etats-Unis accusent aussi la Russie de moderniser un arsenal de 2.000 armes nucléaires tactiques en contournant ses obligations du traité New START, qui ne comptabilise que les armes stratégiques et sert de fondement à la doctrine de la dissuasion.
Ce traité, entré en vigueur en 2011, prévoit une réduction de 30% du nombre de têtes nucléaires détenues par les deux superpuissances atomiques –elles concentrent à elles seules plus de 90% des armes de ce type– et des vérifications mutuelles plus transparentes.