John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis Donald Trump, a publié un livre explosif dans lequel il revient sur l’épisode de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué et démembré en octobre 2018 dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
L’ex-conseiller du président américain revient notamment sur la décision du gouvernement américain de soutenir l’Arabie saoudite malgré les preuves accablantes à son encontre présentées à l’opinion publique mondiale.
« Avec les médias dans une frénésie écumante à la bouche, Trump a décidé de publier une déclaration de soutien sans équivoque à Mohammed ben Salmane, qu’il a essentiellement dictée à Pompeo. Le texte n’était absolument pas qualifié et risquait donc de nuire à Trump lui-même si les faits changeaient », explique Bolton.
« Le 20 novembre, jour de mon anniversaire, Trump voulait appeler Ben Salmane pour lui dire que la déclaration allait sortir, disant : ”Nous lui rendons un sacré service”, à savoir ”qu’il l’ait commis ou non, nous sommes aux côtés de l’Arabie saoudite” », relate John Bolton dans son livre, ajoutant que Trump « s’est tourné vers Pompeo au sujet de l’appel avec le prince héritier, et lui a dit ”Dis-lui que c’est une chose incroyable que je lui fais” ».
Bolton affirme par ailleurs que Donald Trump voulait publier la déclaration afin de distraire d’une polémique centrant autour de sa fille Ivanka. « Cela détournera l’attention d’Ivanka », aurait affirmé le président des Etats-Unis, en référence à la polémique autour de l’usage par Ivanka Trump de son adresse email personnelle pour son travail à la Maison Blanche.
Critique de Mohamed Ben Salmane, Jamal Khashoggi a été assassiné en octobre 2018 alors qu’il s’était présenté au consulat saoudien à Istanbul pour renouveler son passeport. Sa disparition puis la confirmation de son assassinat avaient suscité l’indignation mondiale.
En juin 2019, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Agnès Callamard, avait appelé à l’ouverture d’une enquête de l’ONU contre Mohamed Ben Salmane, affirmant qu’il existe des « preuves crédibles » le liant au meurtre de Jamal Khashoggi.