Des agents ont été envoyés en Turquie par l’Arabie saoudite pour “effacer” les preuves du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué dans le consulat saoudien d’Istanbul le 2 octobre, a rapporté lundi le quotidien turc Sabah.
Onze personnes, dont un chimiste et un expert en toxicologie, sont arrivées à Istanbul le 11 octobre, soit neuf jours après la disparition de l’éditorialiste, affirme le quotidien progouvernemental Sabah, citant “des sources de confiance”.
Jamal Khashoggi a été tué à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul par une équipe envoyée de Ryad le 2 octobre, un assassinat dont le président turc a déclaré qu’il avait été ordonné par “les plus hauts niveaux” du gouvernement saoudien.
Le parquet d’Istanbul a affirmé la semaine dernière que M. Khashoggi avait été tué dès son entrée dans le consulat et son corps démembré.
Selon Sabah, à partir du 12 octobre, le chimiste et l’expert en toxicologie se sont rendus “régulièrement” au consulat pendant une semaine. Ils ont également entrepris d’effacer toute trace du meurtre dans la résidence du consul, proche du consulat.
Les deux hommes, venus, selon Sabah, avec une “prétendue équipe d’investigation”, ont quitté la Turquie le 20 octobre.
Une délégation saoudienne s’est en effet rendue en Turquie le 12 octobre pour des entretiens portant sur l’enquête sur le sort du journaliste, collaborateur du Washington Post.
Selon Sabah, les enquêteurs turcs n’ont eu accès au consulat et à la résidence qu’après que le chimiste et l’expert en toxicologie se furent “débarrassés” du corps et eurent entrepris d’effacer toute trace.
Le consulat a été fouillé une première fois dans la nuit du 15 au 16 octobre, et la résidence le 17.
Malgré les efforts déployés par les enquêteurs turcs, le corps de Jamal Khashoggi n’a toujours pas été retrouvé.
Un conseiller du président Recep Tayyip Erdogan, Yasin Aktay, a évoqué vendredi la possibilité que le corps du journaliste ait été dissous dans de l’acide.