Les divisions exposées par les dirigeants européens face aux migrations sont un signe de faiblesse de l’Union européenne et alimentent les mouvements populistes et xénophobes, a averti mercredi le président du Conseil Donald Tusk à la veille d’un sommet crucial à Bruxelles.
À l’approche du sommet, jeudi et vendredi à Bruxelles, “le débat sur les migrations s’enflamme de plus en plus, et ce sera le point principal de l’ordre du jour”, a souligné M. Tusk dans la lettre envoyée aux 28 chefs d’Etat et de gouvernement.
“Une condition préalable à une véritable politique migratoire de l’UE est que les Européens décident effectivement qui entre sur le territoire européen. Ne pas atteindre cet objectif serait en fait une manifestation de notre faiblesse et, surtout, cela pourrait donner l’impression que l’Europe n’a pas de frontières extérieures”, a insisté Donald Tusk.
“Les citoyens européens attendent de nous que nous fassions preuve de détermination dans nos actions visant à restaurer leur sentiment de sécurité”, a-t-il plaidé.
Pour le président du Conseil européen, “les gens veulent cela non pas parce qu’ils sont soudainement devenus xénophobes et qu’ils veulent ériger des murs contre le reste du monde, mais parce qu’il incombe à chaque autorité politique d’appliquer la loi, de protéger son territoire et la frontière”.
“Nous avons assisté à la création de nouveaux mouvements politiques qui offrent des réponses simples aux questions les plus complexes. Simples, radicales et attrayantes. La crise migratoire leur fournit un nombre croissant d’arguments”, a averti M. Tusk dans sa lettre, en référence aux partis populistes, protestataires ou anti-système.
“De plus en plus de gens commencent à croire que seule une autorité forte, anti-européenne et anti-libérale dans l’esprit, avec une tendance à l’autoritarisme manifeste, est capable de stopper la vague de migration illégale”, a-t-il argué.
“Les enjeux sont très élevés. Et le temps est court”, a conclu le président du Conseil.