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Mobilisation pour empêcher l’expulsion d’un médecin étranger sous OQTF

Mobilisation pour empêcher l’expulsion d’un médecin étranger sous OQTF

En France, la vie des ressortissants étrangers en situation régulière peut basculer du jour au lendemain, quel que soit le métier qu’ils exercent. Le renouvellement des titres de séjour pose toujours problème pour de nombreux étrangers, même ceux qui sont qui exercent dans des secteurs sensibles, comme la médecine.

Un médecin psychiatre en situation régulière, faisant fonction interne (FFI) au pôle psychiatrie et employé par l’hôpital de Millau (département de l’Aveyron, en région Occitanie), sera expulsé à la fin du mois en cours. Ses collègues et d’autres citoyens multiplient les actions de mobilisation afin d’empêcher l’application de la décision.

Mobilisation pour annuler l’OQFT prononcée contre un médecin tunisien

Le médecin tunisien a appris il y a quelques jours que son contrat d’interne ne pouvait être reconduit en raison d’un problème administratif. Il devait, en vertu de la loi française, valider son diplôme grâce en obtenant une équivalence.

Cette procédure, dans le cadre des Épreuves de vérification des connaissances (EVC), possible dès le mois de juin prochain, lui permettra de renouveler son titre de séjour. Or, la préfecture de l’Aveyron a déjà pris sa décision et a prononcé une obligation de quitter le territoire français (OQTF) à son encontre.

La mesure portant l’OQTF sera effective à partir du 31 mai, rapportent des médias français, dont Le Midi Libre. Pourtant, la préfecture devait juste attendre quelques jours pour que l’inscription du médecin aux EVC soit validée pour qu’il puisse renouveler son titre de séjour, et pouvoir ainsi continuer d’exercer.

Au sein de l’hôpital de Millau, les collègues du médecin tunisien sont dans l’incompréhension totale et dénoncent la décision de la préfecture. Depuis l’annonce de l’OQTF, des citoyens et les personnels du service de psychiatrie de l’hôpital se sont mobilisés.   

Lundi 27 mai, une conférence de presse a été tenue au sein même de l’hôpital pour alerter l’opinion publique. À l’ordre du jour, un appel à un rassemblement ce mardi 28 mai à 18 h devant la sous-préfecture de l’Aveyron a été lancé.

Ce départ « va entraîner une grosse problématique pour la continuité des soins »

« Nous sommes stupéfaits qu’un de nos trois médecins, qui exerce chez nous depuis 18 mois, va être contraint de devoir quitter le territoire à la fin de la semaine », indique une infirmière. Selon elle, ce départ « va entraîner une grosse problématique pour le suivi et la continuité des soins dans le bassin sud aveyronnais ».

Étonnée par la décision de la préfecture, l’intervenante est certaine que ce départ va engendrer des dégâts collatéraux, car il s’agit de psychiatrie, un domaine très sensible, selon elle.  

« Abandon des soins, stress de ses patients, allongement des prises de rendez-vous, surcharge de travail et risque de burn-out pour les médecins restants… », énumère l’infirmière comme dégâts collatéraux liés directement au départ du médecin.

De son côté, le chef de pôle psychiatrie de l’hôpital souligne que pour répondre aux besoins en psychiatrie de la région, « il faudrait cinq médecins psychiatres », alors que l’établissement ne dispose que de trois médecins, dont le Tunisien frappé d’une OQTF.

Malgré le besoin plus qu’évident en médecins, les rouages de l’administration n’en font visiblement qu’à leur tête, en appliquant à la lettre des lois d’État, sans se soucier de certains cas particuliers, comme celui de ce médecin tunisien.

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