Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses, est la cible de moqueries sur les réseaux sociaux après ses récentes déclarations sur le muezzin Bilal Ibn Rabah Al Habashi, celui qui a levé le premier Adhan, à la mosquée Al Quba, à Médine, une année après l’arrivée du Prophète de l’islam Mohamed (QSSL), vers 623.
Le ministre a justifié la diffusion, à la mi-décembre 2018 à la Grande Mosquée d’Alger, d’un adhan pré-enregistré du muezzin algérien Mohamed Chouaïb qui appelle à la prière en mode tindi (saharien), mode utilisé dans les pays du Sahel et au Soudan.
« Mohamed Chouaïb a une voix forte qui ressemble à celle de Bilal Ibn Rabah. Nous avons fait un test et sa voix (portée par les hauts parleurs) a couvert un rayon de trois kilomètres », a déclaré Mohamed Aïssa.
Cela a suffi pour provoquer une vague de sarcasmes sur les réseaux sociaux. « Il parle comme si le ministre avait connu Bilal Ibn Rabah, il y a plus de 14 siècles », écrit Slimane Hamiche sur Facebook. « Ne me dites pas qu’il parle du Adhan qu’il a entendu et vu dans le film Rissala (de Mustapha Akkad) en croyant qu’il s’agit de celui de Sidna Bilal ? », s’interroge avec ironie l’administrateur de la page Algeria Dream. Sorti en 1977, le long métrage Al Rissala (Le Messager) retraçait la vie du Prophète Mohamed (QSSL) sans le montrer.
« Monsieur le ministre, tu parles d’un comédien (le britannique Johnny Sekka) qui a joué le rôle de Bilal Ibn Rabah (la voix a été doublée) », souligne Lila Mokri. « Parce qu’il a des enregistrements de Bilal ? », se demande Azed Aksyle.
« Ils ont envoyé Ould Abbès dans le passé, sa mission consistait à enregistrer l’Adhan de Bilal Ibn Rabah sur son Iphone X flambant neuf et revenir dans le présent pour le refiler à ce ministre pour qu’on puisse vivre à l’époque du Prophète à l’heure de la prière », s’amuse Zineddine Belkadi. « Ce ministre oublie qu’il s’adresse à des citoyens qui sont saints d’esprit », reprend Hadj Menouar. « Mohamed Aïssa est le seul ministre qui ait voyagé à travers le temps pour vivre l’époque de Qoraïch », se moque Boualem Ziani.
Mohamed Aïssa n’a pas répondu à ces railleries. Il a annoncé dans la même déclaration à la presse que la Grande Mosquée d’Alger, dont la date d’inauguration n’est pas encore connue, aura son propre Adhan.