Mohamed Ben Salmane dit MBS devait effectuer une visite fin juillet en Algérie, mais le prince héritier de l’Arabie saoudite n’est pas venu, pour des raisons inconnues.
Des sources ont annoncé le report de cette visite à une date non déterminée, d’autres affirment que MBS a tout simplement annulé sa visite en Algérie.
« Certains ministres saoudiens au dîner avec leurs homologues français se demandaient ce qu'ils faisaient là », ajoute l'une de nos sources. MBS a quitté la France quelques heures après, durant la nuit. Il a reporté son voyage prévu dans la foulée en Algérie.
— Georges Malbrunot (@Malbrunot) August 1, 2022
L’annonce de la visite de l’homme fort de l’Arabie saoudite a été faite le 19 juin dernier par un responsable saoudien sous couvert de l’anonymat à l’Agence France Presse (AFP).
| Lire aussi : Arabie saoudite : MBS explique sa conception de la charia islamique
Mohamed Ben Salmane avait entamé le lundi 20 juin une tournée régionale en Egypte, en Jordanie et en Turquie. Il devait ensuite la compléter par trois autres pays : Chypre, Algérie et Grèce, avait indiqué le même responsable.
Pour sa première visite dans l’Union européenne depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans un consulat de l’Arabie saoudite en Turquie, MBS a choisi la Grèce et la France où il a rencontré le président Emmanuel Macron.
MBS sera-t-il présent au sommet arabe d’Alger ?
Les raisons du report ou de l’annulation de la visite de MBS en Algérie ne sont pas connues, d’autant que la halte algérienne du prince héritier saoudien n’a pas été annoncée de source officielle, ni par Alger, ni par Riyad.
Cette visite devait scellée le rapprochement entre Riyad et Alger, entamé il y a plusieurs mois, avec notamment le soutien apporté à l’Algérie à l’Arabie saoudite à chaque fois que le royaume faisait l’objet d’attaques de la part des rebelles Houthis.
En visite à Alger le 19 mai dernier, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal Ben Farhan Ben Abdallah Al Saoud, qui entretient de bonnes relations avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, a qualifié les rapports entre son pays et l’Algérie de « jalon essentiel » de l’action arabe commune.
À trois mois de la tenue du sommet arabe d’Alger le 1er novembre prochain, une visite de MBS en Algérie aurait été un signal positif pour la réussite de cette réunion des dirigeants arabes, en raison du poids important de l’Arabie saoudite dans la Ligue arabe, et le monde musulman sunnite.
Dans la foulée, des interrogations émergent sur la présence de MBS à ce sommet, et par extension des autres présidents et rois arabes. « Si MBS vient à Alger pour le sommet arabe, il est clair que de nombreux présidents et rois arabes seront présents », explique un connaisseur des relations algéro-saoudiennes.
Une présence indispensable pour la réussite de ce sommet sur lequel l’Algérie fonde l’espoir de confirmer le retour de sa diplomatie au premier plan au niveau africain et arabe après les années Bouteflika, de relancer la question palestinienne et de ressouder les rangs d’un monde arabe fortement divisé et rangé par les crises et les guerres.