Les polémiques se sont multipliées ces derniers mois autour des patrimoines culturels de l’Algérie et du Maroc. Le roi Mohammed VI vient de prendre une initiative qui semble viser directement l’Algérie.
Les deux pays se sont affrontés, par médias et réseaux sociaux interposés, sur la propriété d’éléments comme le couscous, la musique rai, le caftan, les bijoux, et même sur des personnalités historiques, comme Tariq Ibn Ziad.
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Mais l’affaire qui a le plus défrayé la chronique c’est celle dite du « zellige », du nom de la faïence en mosaïque répandue depuis plusieurs siècles dans tout le Maghreb.
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À l’origine de la polémique, l’utilisation des motifs du zellige sur le maillot de parade de l’équipe nationale algérienne de football, conçu par Adidas. C’était en octobre dernier.
En dévoilant le maillot, l’équipementier allemand a expliqué qu’il s’est inspiré de motifs similaires se trouvant dans un palais de la région de Tlemcen.
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L’affaire a suscité un tollé au Maroc où on considère que le zellige est exclusivement marocain. Outre les réseaux sociaux et les médias qui ont crié au « vol » du patrimoine du pays, le gouvernement marocain s’est impliqué en menaçant Adidas de poursuites.
L’Algérie dans le viseur ?
On croyait l’affaire oubliée, mais voilà que, près de deux mois après, les autorités marocaines s’impliquent à un niveau encore plus élevé. Cette fois, c’est le roi Mohamed en personne qui, sans évoquer explicitement le zellige ou l’Algérie, prend une initiative pour « protéger » le patrimoine immatériel du Maroc.
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À l’occasion de la tenue dans le royaume d’une session du comité intergouvernementale de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, Mohamed VI a annoncé ce lundi 28 novembre, dans un message lu en son nom, la création d’un « centre national du patrimoine immatériel ».
Le centre aura pour tâche de « consolider les acquis réalisés en la matière » et la poursuite du « recensement méthodologique du patrimoine national dans l’ensemble des régions du pays », a-t-il expliqué.
Plus loin, il a évoqué la préparation de « dossiers de candidature » que le Maroc compte présenter à l’avenir et souligné la nécessité de « contrecarrer » ce qu’il a appelé les « tentatives de détournement et d’accaparement », ne laissant aucun doute que c’est l’Algérie, accusée de régulièrement à tort, qui est visée par ses propos, tenus quelques semaines seulement après la fameuse affaire du zellige.
À noter que la conférence de l’Unesco se tient en présence de la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay, la fille du conseiller attitré du roi, André Azoulay.