Mais de quoi souffre Mohammed VI ? Le roi du Maroc est apparu encore plus affaibli lors de sa dernière sortie publique, dans une cérémonie religieuse à l’occasion de « la nuit du destin » qui correspond au 27e jour du Ramadan.

Les observateurs notent que les explications fournies à chaque fois par la communication officielle sur l’état de santé de Mohammed VI ont de plus en plus de mal à convaincre. 

Le 28 octobre dernier, tout le Maroc était choqué par les images diffusées par la télévision publique, montrant le roi s’appuyant sur une canne lors de l’accueil du président français Emmanuel Macron à l’aéroport de Rabat. Cinq mois après, le Commandeur des croyants est contraint d’être présent à la cérémonie rituelle de Laylat Al Qadr ( la nuit du destin), coïncidant avec le 27e jour du Ramadhan, jeudi 27 mars. 

Maroc : l’état de santé de Mohammed VI objet de spéculations

À la mosquée du palais royal de Rabat, le roi Mohammed VI est apparu dans un état encore plus inquiétant. Sa santé semble s’être dégradée. 

Mohamed VI a assisté à toute la cérémonie, assis sur une chaise. À ses côtés, son fils, le prince héritier Moulay Hassan, et ses plus proches collaborateurs, tous assis à même le parquet de la mosquée, comme le veut le rite musulman.

Vêtu d’une djellaba marocaine jaune, le roi n’a pas bougé de son siège tout au long la cérémonie, y compris au moment de la prière. Et lorsque tout le monde se prosterne, Mohamed VI, le regard hagard, se contente d’incliner légèrement -et péniblement- la tête vers l’avant.

Beaucoup ont remarqué avec stupéfaction que ses mains n’ont pas bougé pendant tout le rituel et qu’il n’a pas été capable d’exécuter un geste très simple que font tous les musulmans à la fin de la prière : porter les mains à son visage. 

« Pour des raisons de santé, il n’a pas pu s’asseoir par terre, ni porter les mains à son visage à la fin de la prière », a noté dans un tweet le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. 

Le roi Mohammed VI du #Maroc (61 ans) est réapparu jeudi pour présider la soirée religieuse de la Nuit du Destin dans la mosquée du palais royal à Rabat. Pour des raisons de santé, il n’a pas pu s’asseoir par terre, ni porter les mains à son visage à la fin de la prière. À sa…

— Ignacio Cembrero (@icembrero) March 28, 2025

Le journaliste, spécialiste du Maroc et du Sahara occidental, a partagé une autre vidéo montrant le roi à la même cérémonie il y a dix ans, où on peut le voir bien portant et effectuant le rituel comme tous les fidèles présents. 

Santé de Mohamed VI : la communication officielle peine à convaincre

Avant même la cérémonie, le palais royal avait anticipé les supputations qui suivront les images du roi, en avançant une explication à son incapacité de se tenir en position de prière. 

Le roi Mohamed VI « présidera la célébration de Laylat al-Qadr au Palais royal de Rabat, où il effectuera les prières d’el Icha et des Tarawih en position assise, compte tenu de certaines contraintes et difficultés liées à certains mouvements et positions résultant de l’opération chirurgicale qu’il a subie », avait indiqué dans un communiqué le ministère du Palais royal, du Protocole et de la Chancellerie quelques heures avant la cérémonie. 

Le 8 décembre dernier, l’équipe médicale du roi avait annoncé dans un communiqué que Mohamed VI a été opéré avec succès après une chute au cours d’une « activité sportive » qui lui a  occasionné « un traumatisme de l’épaule gauche avec fracture de l’humérus ». 

Le 28 octobre, son apparition avec une canne était expliquée par les séquelles d’une « sciatique ». « Le Souverain endure les séquelles d’une contracture musculaire au dos due à une sciatique qui affecte la manière de se tenir debout et de marcher », avait écrit le journal en ligne le 360.ma, citant des « sources sûres ».

Outre sa chute et les séquelles de  sa sciatique, Mohammed VI souffre de la maladie de Hashimoto, une maladie auto-immune pouvant provoquer une hypothyroïdie et il est atteint d’une obstruction pulmonaire chronique. Il avait aussi subi deux opérations, à Paris en 2018 puis à Rabat en 2020, pour une arythmie cardiaque.