Mohcine Belabbas est formel : l’idée de reporter les élections présidentielles de 2019 n’émane pas de Bouteflika. « Depuis 1999, Bouteflika a toujours tenu à organiser les élections dans les délais », a affirmé le président du RCD, dans une interview, ce dimanche 16 décembre, à Liberté.
« Le non-respect des délais constitutionnels signifie une situation d’instabilité. Or, malgré une situation alarmante, il a toujours nié des réalités qui minent le pays et préoccupent observateurs et partenaires », a expliqué Mohcine Belabbas, ajoutant que le président « depuis son arrivée au pouvoir, (…) essaye de vendre l’image d’une stabilité retrouvée ». Une image qui serait sans doute écornée par le report des élections.
Le patron du RCD voit plusieurs inconvénients à un report des présidentielles. D’abord sur la forme, puisque, selon lui, « il n’y a aucune base légale sur laquelle on pourrait s’appuyer pour reporter les élections ». Ensuite, sur le fond. « Le report c’est donner, encore une fois, la possibilité aux dirigeants actuels de gérer le pays de manière illégale et pour une durée sur laquelle on n’a pas d’emprise », a-t-il averti.
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Favorable à une période de transition
Pour M. Belabbas, « le système a intérêt à organiser les élections rapidement parce que plus on attend, plus la situation économique et sociale s’aggrave ». Le report « ne va pas régler le problème du régime dans le sens où plus on éloigne l’échéance présidentielle plus le système s’affaiblit sous l’effet des contradictions et des revirements », a-t-il expliqué.
Toutefois, le RCD est favorable à une « période de transition », d’après son président pour qui une telle période est différente du report des élections.
« Dans une période de transition, il faut que l’on se mette d’accord sur les priorités, le calendrier et les délais avec une définition d’un cahier des charges fixant des préalables démocratiques qui s’imposeront à tous les compétiteurs », a-t-il détaillé.
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