Les chances de voir le président Bouteflika briguer un cinquième mandat en 2019 « sont très faibles », selon Mohcine Belabbas. « Au RCD, nous avons des informations qui indiquent que la probabilité de la non-candidature (de Bouteflika) est de 90% », a affirmé le président du RCD lors d’une interview publiée, vendredi, par le journal égyptien Almasry Alyoum.
« Nous avons l’impression que le système cherche un candidat pour l’après-Bouteflika mais je ne crois pas qu’il l’a trouvé ou qu’il le trouvera prochainement », a-t-il ajouté.
Interrogé sur le dernier discours du président, lu à l’occasion de la clôture des travaux de la rencontre gouvernement-walis, Mohcine Belabbas a expliqué qu’il « révèle le doute et la panique qu’il y a dans l’entourage du président, surtout avec le recul des appels à la continuité et en faveur d’un nouveau mandat (pour Bouteflika) ».
Le message du chef de l’État a mise en évidence « l’absence de consensus » et « le doute des soutiens du président Bouteflika » qui « veulent tâter le terrain avant de prendre une décision définitive concernant la question du cinquième mandat », selon lui.
Le président du RCD ne voit toutefois pas qui pourrait prendre la place de Bouteflika à la tête du pays. « Le problème posé actuellement est l’absence d’alternatives qui auraient l’ambition politique, la capacité et la vision d’avenir ainsi que la popularité nécessaire », a-t-il reconnu, expliquant que « ceci est dû à la mise à l’écart, ces dernières années, de toutes les compétences ».
Quant au report des élections présidentielles tel que proposé par plusieurs acteurs politiques, Mohcine Belabbas a affirmé « s’en étonner » tout en rappelant que son parti a été « le premier à appeler à réduire la durée des mandats présidentiels et à appliquer l’article 88 de la Constitution précédente et l’article 120 de l’actuelle qui obligent le président à démissionner en cas d’incapacité ».
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