Le RCD “ne va pas présenter de candidat” à la présidentielle du 18 avril prochain, a déclaré, ce vendredi 1er février, à TSA, son président Mohcine Belabbas.
“Nous n’allons ni présenter, ni soutenir un candidat”, a tranché M. Belabbas, en rappelant la décision prise par le Conseil national du parti, lors de sa réunion ce vendredi de rejeter une « énième opération de désignation d’un chef de l’État ».
“Il n’y a pas d’élection. C’est une désignation à la suite d’un consensus au sein du système. Nous n’avons pas droit de cité dans ce processus”, a soutenu M. Belabbas, en ajoutant que son parti va lancer “une initiative politique nouvelle”.
Le RCD a décidé en effet de charger son secrétariat national pour finaliser un « appel en vue d’un rassemblement le plus large afin de mobiliser les citoyens et les forces vives du pays autour de l’impératif d’un nouveau départ », selon une résolution de son Conseil national. « Un départ qui restitue la parole au peuple dans un État où la liberté, la sécurité, l’égalité en droits et l’égalité des chances ne relèvent plus d’un mythe », note la résolution.
Dans son discours prononcé aujourd’hui à l’ouverture des travaux du Conseil national de son parti, Mohcine Belabbas a chargé le pouvoir et lancé des piques à Ali Ghediri, candidat potentiel à la présidentielle d’avril prochain. Il renvoie dos à dos Bouteflika et le général-major à la retraite.
À l’adresse de Bouteflika, qui devrait annoncer sa candidature pour un 5e mandat dans les prochains jours, Mohcine Belabbas a résumé son bilan en quelques mots : « Le quadruple quinquennat de l’actuel chef de l’État se termine comme il a commencé : dans une crise politique et morale qui risque à terme de déboucher sur des désordres qu’aucune force nationale, à l’intérieur ou extérieur du système, ne peut canaliser ».
Le président du RCD n’a pas été tendre aussi avec Ali Ghediri : « Ceux qui prétendent accéder au pouvoir dans la situation présente par des moyens réguliers, en plus d’accepter d’être perçus comme des pâles copies de ceux qu’ils veulent remplacer, prennent le risque d’apparaître comme des imposteurs car ils abusent et détournent tous les acquis démocratiques visant à offrir au pays des institutions à la mesure des ambitions du peuple algérien pour satisfaire leurs ambitions ».
Et devant les journalistes, Mohcine Belabbas n’a pas hésité à critiquer celui qui se présente comme le candidat de la rupture avec le système en place.« Je l’ai écouté lors de son passage au Forum de Liberté. Quand je l’entends parler, ça renforce ma conviction qu’il ne sert à rien d’aller voter parce qu’il laisse entendre qu’il n’y a pas de vraies élections, même s’il ne le dit pas clairement », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter : « Pourquoi jouer avec les gens ? Il y a des carrières que tu peux briser avec toi… ».