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Mohcine Belabbas à Gaïd Salah : « Déposez votre demande de retraite »

Mohcine Belabbas à Gaïd Salah : « Déposez votre demande de retraite »

Le président du RCD invite de nouveau le chef d’état-major de l’ANP à partir. « Vous voulez réhabiliter la compétence et redonner sa place à l’élite ? Vous voulez remettre de la confiance dans l’économie nationale ? Vous voulez rendre un dernier service à l’armée nationale et à l‘Algérie ? Alors déposez votre demande de retraite, vous et tous ceux qui comme vous ont vieilli dans les postes de commandement et les centres de décisions politiques », a écrit à l’adresse d’Ahmed Gaïd Salah, Mohcine Belabbas ce mercredi 22 mai sur sa page Facebook.

« Car vous le savez certainement, il y a des cadres militaires et politiques intègres et compétents dans la génération que vous avez de tous temps marginalisée et exclue. Laissez-les prendre les choses en main et vous verrez ce que vaut réellement l’algérien », ajoute-t-il.

Pour le président du RCD, la dernière intervention du chef d’état-major sur la situation politique du pays à partir de Ouargla, « depuis une caserne de la 4e Région militaire », « ne laisse aucun doute sur la volonté du chef de l’Armée de régenter la vie du pays. Elle renseigne aussi sur le peu de cas que font nos dirigeants de l’avenir du pays à court terme ».

« A coups d’injonctions et menaces, le chef de l’état-major qui s’est octroyé, en violation de la constitution, à la fois, les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire croit pouvoir mettre tout le monde au garde à vous. Le peuple algérien n’est pas un homme malade comme l’était le chef de l’État déchu pour s’exécuter et céder à la menace maintenant qu’il s’est libéré de la peur d’un système politique inique », assure Belabbas.

Mohcine Belabbas répond ensuite point par point aux déclarations du vice-ministre de la Défense. D’abord sur l’élection présidentielle. « Bien qu’unanimement rejetée et qu’aucun candidat sérieux n’ait retiré les formulaires et encore moins réussi à collecter les parrainages nécessaires pour faire valider son dossier auprès de ce qui fait office de conseil constitutionnel, le pouvoir de fait s’enfonce dans le déni de réalité pour présenter la présidentielle du 4 juillet comme une échéance qui sortira le pays de l’ornière », estime-t-il.

« Vous enjoignez au hirak de dégager de vrais représentants pour dialoguer. Mais avec qui ? Que représentent aujourd’hui ceux qui commandent le pays ? », s’interroge Mohcine Belabbas qui ajoute, à propos des revendications qualifiées de « surréalistes » et « l’absence des personnalités nationales » : « Vous qualifiez les revendications du hirak de surréalistes et pour ce faire vous jouez la confusion en tentant de faire croire que l’exigence du départ collectif concernerait tous les cadres de l’État alors que le peuple ne demande que le départ de toutes les figures du pouvoir exécutif et des organes de pouvoir (conseil constitutionnel…). Vous savez pourtant que les vrais cadres de l’Etat sont justement marginalisés par le pouvoir du chef d’Etat déchu (…) Les élites et les compétences, c’est le système que vous représentez aujourd’hui qui les a avilies quand il ne leur a pas fait quitter le pays. »

A propos des mises en garde du général contre des conséquences néfastes sur l’économie, Belabbas rappelle que « c’est justement les abus et l’acharnement contre les opérateurs économiques qui ont fait perdre confiance aux investisseurs nationaux et étrangers dans notre économie ».

Pour sortir de la crise, le président du RCD plaide pour une période de transition constituante : « C’est parce que l’Algérie a vécu depuis l’indépendance dans un véritable déni constitutionnel avec près de 18 ans de suspension de la Constitution, notamment entre 1965 et 1976 et 1991/1996, qu’elle a besoin d’une période de transition constituante pour en finir avec les crises cycliques qui ont hypothéqué et hypothèquent encore son avenir. »

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