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Mokhtar Saïd Mediouni, officier supérieur à la retraite : « La Issaba a commis deux erreurs de jugement fatales »

Mokhtar Saïd Mediouni, officier supérieur à la retraite : “La Issaba a commis deux erreurs de jugement fatales”

Quelle est votre appréciation du panel qui va mener le dialogue et dont les membres ont été reçus ce jeudi par Bensalah ?

Mokhtar Saïd Mediouni, officier supérieur à la retraite. Monsieur Karim Younes avait démissionné de son poste de président de l’APN durant le règne de Bouteflika. Il est honnête et sincère. Ce qu’il fait, c’est pour l’Algérie qu’elle place au dessus de tout. Pour Mme Fatiha Benabou, je retiens une de ses interventions où elle a souligné la nécessité de rester dans la Constitution pour trouver des solutions à la crise, parce que sortir de la loi fondamentale, c’est aller vers l’inconnu. Elle peut apporter un plus au panel sur les questions liées à la constitution. Pour monsieur Smail Lalmas, il est assez pragmatique pour proposer des solutions pour une sortie de crise.

Le panel a posé des conditions pour entamer le dialogue, notamment la libération des détenus du Hirak, la levée des pressions sur les médias, etc. Ces conditions seront-elles satisfaites à votre avis ?

Si on lance le dialogue, il ne faut pas mettre de préalables. M. Bensalah a reçu les membres du panel et a montré la disponibilité de l’Etat à discuter de tous les points qu’ils ont soulevés. Ce qui montre la sincérité de l’Etat dans la recherche de solutions, dans le cadre du dialogue, pour une sortie de crise.

Pourquoi il ne faut pas mettre de préalables ?

Le seul préalable, c’est de placer l’Algérie au dessus de tout. Je pense que le dialogue est amorcé. Depuis le 22 février, l’Etat est à l’écoute des revendications du Hirak, l’armée accompagne son peuple. Bensalah dit qu’il est prêt à discuter de toutes les revendications du Hirak.

Est-ce que le panel est représentatif de la société algérienne ?

Vous avez, quelle que soit la personne qui mènera le dialogue, il y aura des gens qui vont trouver à redire. L’essentiel, c’est de lancer le dialogue et à la conférence nationale, d’autres idées vont émerger pour construire l’Algérie de demain. Le chef de l’Etat et le chef d’état-major de l’ANP ont insisté pour le dialogue soit inclusif. La seule condition est que tous les participants pensent à un seul pays, à un seul drapeau et que tout le monde mette l’Algérie au dessus de tout. Si on pense aux générations futures, on peut réussir quelque chose d’extraordinaire avec le dialogue et ce pour une Algérie plus juste, et une distribution équitable des richesses pour tous les enfants de ce pays.

Le dialogue va-t-il réussir ?

Regarder l’exploit de l’EN en Egypte où elle remportait la CAN 2019, est le résultat d’un patriotisme extraordinaire de 23 enfants de l’Algérie. Aimer l’Algérie permet de dépasser tous les obstacles.

Je pense que le chef d’état-major de l’ANP a accompagné le Hirak depuis le début de la révolution, et que ce Hirak est entré dans l’histoire de l’humanité. Nous sommes en train de révolutionner le monde et pas uniquement l’Algérie. On est en passe de changer le cours de l’histoire. Pour réussir ce challenge extraordinaire, il fallait un peuple extraordinaire, civilisé et mature et une grande armée populaire, imprégnée des revendications du peuple, et qui s’est mise du coté du peuple.

L’armée ne peut pas être contre le peuple…

La issaba (bande) a commis deux erreurs de jugement, qui lui ont été fatales. La première, c’est qu’elle a pensé que le peuple algérien n’allait jamais se soulever. Pour preuve, toutes ces affaires de grande corruption qui ont éclaté et le fait que le fils d’un ex-Premier ministre possédait cinq sociétés. La seconde erreur, c’est la plus grave, c’est quand ils ont commencé à avoir des indices du soulèvement, les membres de la issaba ont pensé que l’armée allait se mettre de leur côté. Malheureusement pour eux, cette grande armée, dès le départ, s’est mise du coté de son peuple.

Bensalah va-t-il tenir les engagements qu’il a tenus devant les membres du panel ?

Dès le départ, ils ont essayé de discréditer l’armée, de l’accuser d’être le principal acteur dans cette crise, que c’est elle qui envoie les gens devant la justice, qui actionne la justice. Ce sont des feuilles de route tracées par des officines étrangères, mises en œuvre via les réseaux sociaux, pour tenter de convaincre les Algériens que c’est l’armée qui est à l’origine de la crise. Aujourd’hui, la déclaration de Bensalah, quand il affiche sa disponibilité à discuter des libertés, prouve qu’il y a un pouvoir politique représenté par le chef de l’Etat, qui prend les décisions pour désamorcer la crise, amorcer le dialogue pour aller à la conférence nationale en vue d’organiser les présidentielles.

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