Les Tunisiens, rassemblés en nombre dans les cafés diffusant le match, ont salué la qualification de leur équipe à la Coupe du monde 2018, la première depuis 2006, tout en se montrant déçus du match nul de la Tunisie face à la Libye.
« Je m’attendais à un jeu vibrant mais nos joueurs n’étaient pas au top aujourd’hui, et ils n’étaient pas solides sur terrain », dit Salem Briki, 31 ans, quittant un café de Menzah 9, près de Tunis. « Je suis vraiment déçu du résultat! »
De nombreux cafés étaient remplis deux heures avant le match de centaines de supporters, hommes et femmes. Mais l’ambiance est rapidement retombée à mesure que le match avançait sans que le score ne bouge, et ils ont quitté les lieux en silence.
« On s’apprêtait à passer une soirée de folie, à exploser de joie, à danser, à chanter mais cette qualification est franchement sans goût », soupire Leila Jedidi, une étudiante de 19 ans.
Pour son amie Héla Mili, « le match était stressant et énervant, mais l’essentiel est que nous sommes qualifiés! »
La Tunisie, qui a participé seulement à quatre reprises à la Coupe du monde (1978, 1998, 2002 et 2006), a largement dominé la Libye mais a dû se contenter d’un petit match nul (0-0) samedi à Radès, suffisant néanmoins pour se qualifier pour la Coupe du monde 2018 en Russie.
« Nous sommes satisfaits de la qualification mais nous aurions aimé voir une équipe tunisienne donner son maximum. Le match était vraiment catastrophique », renchérit Hafedh Rouahi, 36 ans, qui s’attendait à ce que « les Aigles de Carthage » ne fassent qu’une bouchée de la Libye.
– Pas le droit à l’erreur –
Hormis quelques klaxons, les manifestations de joie sont restées timides à Tunis.
Le sélectionneur de la Tunisie, l’ancien international Nabil Maâloul, savait « que le match serait différent » et qu’il y aurait « une grande pression sur les joueurs ». « Ce n’est pas ça leur niveau réel et ils étaient capables de marquer des buts, mais le plus important c’est la qualification », a-t-il déclaré, interrogé par la chaîne de télévision nationale.
Assez maîtres de leur sujet, les Aigles de Carthage se sont procuré le gros des occasions, butant régulièrement sur un Nachnouch excellent dans le but libyen.
« C’était un match difficile et il y avait une grande pression sur les joueurs ce qui est normal puisque cette qualification est attendue par tous les Tunisiens depuis 2006, et nos Aigles n’avaient pas le droit à l’erreur », estime Saber Bahloul, un supporter 56 ans.
En effet, en cas de défaite la Tunisie aurait vu la République démocratique du Congo lui passer devant et lui chiper la qualification.
La Tunisie et le Maroc ont arraché samedi les deux derniers billets qualificatifs de la zone Afrique, rejoignant le Nigeria, l’Egypte et le Sénégal, déjà qualifiés.