L’équipe de France doit impérativement s’imposer en Bulgarie samedi (20h45) pour s’éviter des sueurs froides dans l’ultime ligne droite des qualifications du Mondial-2018, face à une nation qui lui laisse de bien mauvais souvenirs.
D’abord, les Français n’ont plus gagné à Sofia depuis 1932. Surtout, les Bulgares leur ont infligé l’une des défaites les plus cruelles de leur histoire, un soir de novembre 1993, en France cette fois, un 2-1 au Parc des Princes qui a privé les Bleus de la Coupe du monde 1994.
La sélection de Didier Deschamps n’en est pas encore là. Toujours en tête de son groupe, avec un point d’avance sur la Suède, la France a son destin en mains et vise logiquement une qualification directe pour le Mondial russe. La France pourrait d’ailleurs se qualifier dès samedi, à condition toutefois que les Suédois perdent contre le Luxembourg (18h00).
Même en cas de nouvelle désillusion bulgare, les Bleus pourront encore se rattraper mardi au Stade de France contre le Belarus et, en fonction des autres résultats dans la poule, terminer premiers ou barragistes.
– ‘L’issue approche’ –
Il n’empêche. Un énième accroc serait inquiétant pour le finaliste du dernier Euro. « Il faudra être grands, on est dans l’obligation de résultat, l’issue finale approche et on doit tout faire pour conserver cette première place », a prévenu le capitaine Hugo Lloris.
« Il faudra être dominants dès les premières minutes du match », a insisté le portier qui garde un souvenir amer du nul début septembre contre le Luxembourg (0-0) à Toulouse où ses Bleus n’ont pas démarré « avec l’agressivité et la détermination » nécessaires.
L’équipe de France pensait avoir prouvé sa valeur en surclassant les Pays-Bas 4-0 au Stade de France fin août. Patatras, elle a enchaîné par cette contre-performance historique face aux Luxembourgeois.
« On se serait bien passé de ce scénario », soupire Rolland Courbis, l’ancien entraîneur de Marseille interrogé par l’AFP. « On a grillé un joker contre le Belarus (0-0), un contre la Suède (défaite 2-1) et un autre contre le Luxembourg, là il n’y en a plus », met en garde celui qui est devenu consultant pour RMC.
– Quel schéma ? –
Chez les Bleus, on s’est attaché toute la semaine à ne pas dramatiser l’enjeu et à balayer les réminiscences de 1993, une simple affaire de journalistes à en croire Deschamps et les siens.
Kylian Mbappé, le benjamin de la bande et peut-être le plus attendu compte tenu de ses incroyables performances ces derniers mois, n’a « pas de fantôme » à l’esprit. Emil Kostadinov, le bourreau des Bleus en 1993, « ça ne me dit rien, je ne connais pas », a même lancé l’attaquant du PSG, sans que l’on sache si c’était un trait d’humour ou simplement l’aveu plein de franchise d’un jeune homme de 18 ans.
Ironie de l’histoire, il y aura un autre Kostadinov dans les rangs des Bulgares samedi, Georgi.
Sur le papier, l’équipe de France ne devrait rien avoir à craindre de cet adversaire battu 4-1 au Stade de France au match aller.
La Bulgarie, qui sera privée de son capitaine Ivelin Popov, suspendu, peut toutefois se targuer d’un sans faute à domicile pendant ces éliminatoires: « Elle a gagné quatre fois. Elle a beaucoup d’agressivité, elle a cette qualité de bien jouer les attaques rapides, de contrer », expose Deschamps.
Emmenés par leur leader d’attaque Antoine Griezmann, plutôt pâle ces derniers temps avec son club de l’Atletico Madrid, les Bleus vont tenter de mettre fin à cette invincibilité. Reste à savoir dans quelle configuration tactique: en « 4-4-2 » avec une association « Grizzy »-Giroud en pointe, avec Mbappé plus en retrait ? Ou dans un schéma plus offensif (4-3-3) avec le trio Mbappé-Lacazette-Griezmann comme évoqué par l’Equipe samedi matin ? Les dernières heures avant le coup d’envoi permettront à Didier Deschamps d’affiner son choix.
Avec en tête un objectif: oublier les fantômes, retrouver de belles couleurs et regarder avec une sérénité retrouvée la route qui mène à la Russie.