De l’élimination précoce de l’Allemagne, tenante du titre en 2014, à la désillusion africaine, en passant par la consécration de la France pour la deuxième fois de son histoire au terme d’un match curieux marqué notamment par une incroyable bourde de son gardien de buts, la Coupe du monde 2018 en Russie clôturée ce dimanche aura été celle de toutes les surprises.
Après un mois de compétition et un grand engouement un peu partout dans les quatre coins du globe, le Mondial 2018 a baissé rideau ce dimanche avec la victoire finale de la France, sans briller, face à une héroïque équipe croate (4-2) au stade Loujniki de Moscou. Retour sur une 21e édition qui a tenu toutes ses promesses.
Coup de tonnerre : l’Allemagne au tapis
Le premier fait marquant du Mondial 2018 est incontestablement l’élimination de l’Allemagne, sacrée en 2014, dès le premier tour de la compétition. La Mannschaft, battue d’entrée face aux Mexique (1-0) s’est rachetée ensuite en s’imposant difficilement face à la Suède (2-1), avant de concéder une surprenante défaite face à la Corée du Sud (2-0), synonyme d’élimination.
Un revers qui a sonné le glas pour l’Allemagne, vainqueur lors de la précédente édition au Brésil. L’élimination prématurée des Allemands a provoqué un véritable séisme en Allemagne.
« L’Allemagne ne méritait pas de remporter un nouveau titre, ni de se qualifier pour les huitièmes de finale. Nous avons tout essayé pour gagner, mais nous n’avons pas eu l’opportunité d’être devant au score. Je suis sous le choc, parce que nous n’avons pas réussi à battre la Corée du Sud et à nous qualifier », a indiqué le coach allemand Joachim Löw (58 ans), qui a été tout de même maintenu dans ses fonctions par la fédération allemande.
L’équipe d’Allemagne est le quatrième tenant du titre à passer à la trappe dès le premier tour de l’édition suivante lors des dernières éditions du Mondial, après la France (2002), l’Italie (2010) et l’Espagne (2014).
Afrique : un petit tour et au revoir
Alors que toute l’Afrique misait sur ces cinq représentants pour faire bonne figure en Russie, finalement la déception fut grande. L’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Sénégal, et le Nigeria, se sont fait éliminer sans gloire dès le premier tour, une première depuis la Coupe du monde 1982 disputée en Espagne. Sur le sol ibérique, l’Afrique était alors représentée par deux nations seulement selon l’ancien quota : l’Algérie et le Cameroun, qui avaient été éliminés au terme de la phase de poules.
C’était devenu une habitude. Depuis 1986 (Mexique), au moins une équipe africaine réussissait à chaque fois à se qualifier en huitièmes de finale en Coupe du monde. La série s’est arrêtée lors de l’édition 2018, après l’élimination du Sénégal, conséquence de sa défaite face à la Colombie jeudi (1-0).
Cruel. Le Sénégal, battu lors du dernier match de la phase de poules face à la Colombie (1-0), est passé à la trappe pour une histoire de…. cartons jaunes, plus nombreux que le Japon, alors que les deux nations ont terminé à égalité avec 4 points chacun.
“Pour la première fois depuis 1982, aucune sélection africaine n’a survécu au premier tour de la Coupe du monde. Ce constat m’attriste, bien sûr. La Coupe du monde est pour le monde entier et les équipes africaines étaient très, très proches à la fin. Une (équipe) Asiatique a réussi – pas une Africaine – mais je pense qu’ils seront bientôt prêts pour la prochaine”, a regretté le président de la fédération internationale (Fifa) l’Italie-Suisse Gianni Infantino.
Lors de la précédente édition tenue en 2014 au Brésil, l’Algérie et le Nigeria avaient atteint les 1/8es de finale avant de se faire éliminer face respectivement à l’Allemagne (2-1, a.p) et la France (2-0).
Déception : l’Argentine, l’Espagne, le Portugal passent à côté
Au registre des déceptions, trois grosses pointures ont connu un destin commun : l’Argentine, l’Espagne, et le Portugal, considérés pourtant comme des favoris en puissance, ont quitté la compétition en 1/8es de finale, alors qu’ils bénéficiaient de la faveur des pronostics.
L’Argentine de Lionel Messi qui a validé son billet pour le deuxième tour sur le fil en battant le Nigeria (2-1) lors de la 3e et dernière journée de la phase de groupes, s’est heurtée en 1/8es de finale au futur champion la France (3-4). L’Espagne, fortement perturbée à la veille du coup d’envoi du tournoi par le limogeage de son sélectionneur Julen Lopetegui, a encore une fois vérifié à ses dépens la malédiction face aux pays hôtes. À chaque fois qu’elle a affronté un pays hôte en Coupe du monde, ou même à l’Euro, elle a été éliminée.
Face à la Russie, la « Roja » dirigée à titre intérimaire par le directeur sportif Fernando Hierro, a chuté lors de la séance fatidique des tirs au but, alors que les deux équipes ont terminé les 120 minutes à égalité (1-1, aux t.a.b 3-4).
Le Portugal, détenteur du trophée de l’Euro 2016, n’a pas réussi à aller au-delà des 1/8es de finale en se faisant battre par l’Uruguay d’Edinson Cavani, auteur d’un doublé (2-1). Les Portugais, loin de convaincre dans l’ensemble des quatre matchs disputés en Russie, n’ont pas pesé lourd dans ce tournoi en dépit de la présence de joueurs de talents tels que l’inévitable Cristiano Ronaldo, ou encore Bernardo Silva.
Le Brésil, n’est pas en reste, sauf que la Seleçao s’est fait éliminer en quarts de finale face à la surprenante équipe belge (1-2), 3e au classement final grâce à sa victoire samedi face à l’Angleterre (2-0). Demi-finaliste chez lui en 2014, le Brésil a raté son mondial.
Sur le plan de la représentativité continentale, l’Europe a nettement dominé la compétition en présence d’un quatuor 100% européen au dernier carré : la France, la Belgique, l’Angleterre, et la Croatie. En quarts de finale, ils étaient six nations européennes contre deux équipes d’Amérique du Sud : le Brésil et l’Uruguay.
À noter le parcours exceptionnel du pays hôte la Russie qui a réussi à atteindre les quarts de finale, pour la première fois de son histoire (en dehors de la 4e place obtenue par l’ancienne Union soviétique lors du mondial 1966 en Angleterre), avant de se faire écarter par la Croatie (2-2, aux t.a.b 3-4).
Chiffres à retenir de la Coupe du monde 2018 (source Fifa.com) :
Buts marqués : 169 buts, soit une moyenne de 2.64 buts /match
Meilleur buteur : Harry Kane (Angleterre) avec 6 buts
Meilleure attaque : Belgique (16 buts)
Mauvaise défense : Panama (11 buts)
Le match le plus prolifique : Belgique – Tunisie (5-2) au premier tour
Le but le plus rapide : le Danois Mathias Jörgensen après 57 secondes (1/8es de finale face à la Croatie)
Plus grand nombre d’arrêts : le gardien de but belge Thibaut Courtois (27 arrêts)
La plus grande distance parcoure : l’Anglais John Stones (69 km)
Le plus de tentatives : le Brésilien Neymar Jr (27 tirs)
Plus grand nombre de passes réussies : l’Espagnol Sergio Ramos (485 passes)
Cartons jaunes : 219
Cartons rouges : 4