« Nous serons probablement les favoris »: Joachim Löw, le sélectionneur allemand, reconnaît que les tenants du titre seront de nouveau l’équipe à battre en Russie au Mondial-2018. Et mesure avec calme le travail à accomplir pour amener la Mannschaft à son meilleur niveau.
. La Mannschaft sur un nuage
Depuis la défaite contre la France en demi-finale de l’Euro-2016, l’Allemagne a enchaîné 21 matches sans défaite. Elle a remporté son groupe de qualification au Mondial avec dix victoires en dix matches. Son « équipe B » a gagné la Coupe des confédérations en juillet, et pour faire bonne mesure, ses Espoirs ont remporté leur Euro.
Löw: « Après cette bonne année, je suis totalement relax et je n’ai pas de nuits blanches. Nous avons posé une base très solide, et nous savons ce que nous pouvons faire ».
. Des stats qui font peur
Depuis sa première victoire en 1954, l’Allemagne vit une histoire d’amour avec la Coupe du monde. Certes le Brésil compte cinq étoiles sur son maillot, mais en termes de régularité, les Allemands n’ont pas de rivaux.
Sur les 16 dernières éditions, l’Allemagne a atteint 12 fois les demi-finales et sept fois la finale, pour quatre titres de championne du monde (1954/1974/1990/2014). Elle n’a jamais été éliminée avant les quarts-de-finale (ou la poule de second tour en 1978).
Löw: « En Russie nous serons probablement les favoris, c’est inévitable. La pression est toujours là, mais je crois qu’en Russie elle sera encore un peu plus forte ».
. Les chantiers d’ici à juin
Le sélectionneur souhaite doubler tous ses postes, et son effectif le lui permet. Le point faible se situe dans les couloirs, où Joshua Kimmich à droite et Jonas Hector à gauche n’ont pas d’équivalents à leur niveau.
Les amicaux de novembre contre l’Angleterre (0-0) et la France (2-2) ont également démontré que l’amalgame entre le groupe champion du monde et la nouvelle génération n’est pas encore parfait.
Löw: « Evidemment nous ne sommes pas complètement rodés. Il faut encore travailler les automatismes. En défense, il faut peaufiner les réglages fins, l’organisation et être plus compacts. Nous aurons le camp d’entraînement pour cela. Pour les postes de latéraux nous n’avons pas tant de joueurs que cela (…) A droite, seul Joshua Kimmich est au plus haut niveau international, les autres doivent encore un peu mûrir. Je cogite évidemment, mais je ne me fais pas de soucis ».
. Tout se joue dans la tête
En place depuis 12 ans, Joachim Löw estime que ce tournoi sera le plus difficile de toute sa carrière. Aucune équipe depuis le Brésil de Pelé (1958-1962) n’a gagné deux fois de suite la Coupe du monde. Le coach parle de « mission historique » mais également de « tâche surhumaine ».
Löw: « Du point de vue du jeu, nous sommes au plus haut niveau. Mais avant le tournoi, nous devons accumuler de la robustesse mentale. Toutes les équipes voudront nous mettre à genoux. Nous allons rencontrer une résistance terrible. Nous devons y être préparés ».
. Quid de Neuer?
Jamais la concurrence n’a été aussi féroce en Allemagne, où près de quarante joueurs peuvent légitimement prétendre aller au Mondial. Une douzaine de stars sont assurées du voyage (Kroos, Hummels, Müller, Draxler notamment). Le gardien et capitaine Manuel Neuer l’est également, à condition qu’il ait le temps de revenir à son plus haut niveau après son retour de blessure, probablement début 2018.
A tous, le sélectionneur a demandé de tout subordonner cette saison à leur préparation pour le Mondial.
Löw: « Je leur ai dit ce que nous attendions d’eux pour le Mondial. Ils doivent avoir la bonne attitude mentale durant toute la saison, si nous voulons gagner en Russie ».