Les « Diables Rouges » ont longtemps cru que la malédiction des favoris leur était tombée dessus ! Mais la Belgique, menée 2-0 est revenue de l’enfer pour renverser au bout des arrêts de jeu le Japon (3-2) et retrouver le Brésil en quarts de finale du Mondial-2018.
Ils avaient promis qu’on ne leur referait plus le coup après la mésaventure de l’Euro-2016: deux ans après le traumatisme gallois, et 24 heures seulement après la leçon espagnole, les Belges ont réussi à assumer leur statut de favori face à des Nippons tout proche de réaliser l’exploit après s’être qualifiés pour le 2e tour grâce à la règle du fair-play aux dépens du Sénégal.
Mais comme le 8e de finale du Mondial-2014 remporté après prolongation face aux Etats-Unis (2-1, a.p.), ils ont affiché une fébrilité inquiétante…
Meilleure attaque de la phase de poules avec 9 buts, la Belgique pensait avoir opté pour la meilleure stratégie en terminant premier de son groupe. Certes, pour basculer dans la partie de tableau la plus difficile de la compétition, mais pour éviter aussi la Colombie, adversaire a priori plus dangereux que le Japon.
Mais ce Mondial donne la part belle aux « petites » équipes, à l’image de l’exploit de la Russie face à l’Espagne dimanche. Et depuis le limogeage surprise de Vahid Halilhodzic, les « Samourais bleus » d’Akira Ashino sont devenus une glaçante machine à exploiter la moindre faille de l’adversaire.
– Sur le fil –
D’entrée de jeu, le Japon a joué sans complexes pour montrer à la pléiade de stars belges que rien ne serait simple. S’ils auraient mérité de s’incliner durant le temps fort belge – quatre minutes de folie avec autant d’occasions franches (Lukaku, 25e; De Bruyne, 26e; Hazard, 27e: Kompany, 28e) – les « Samourais bleus » ont profité des espaces béants laissés par l’ambitieux dispositif belge en 3-4-3, notamment sur les côtés lorsque Meunier et Carrasco, plus ailiers que latéraux, n’assuraient pas leur repli défensif.
Le premier avertissement pour les Belges est intervenu juste avant la mi-temps, avec deux occasions japonaises.
Mais dès le retour des vestiaires, la passivité belge a été sanctionnée. Sur une sublime passe de Shibasaki, Haraguchi a profité d’une hésitation de Vertonghen pour battre Courtois (48e, 1-0).
Quelques minutes plus tard, Inui montrait qu’il est digne de son nom en lâchant une incroyable frappe des 20 mètres hors de la portée de Courtois (52e, 2-0). La Belgique, auto-proclamée candidate au titre, était sérieusement menacée d’élimination !
Mais pour la « génération en or » des Hazard, De Bruyne, Mertens et Kompany, le temps des regrets n’était pas encore arrivé. Grâce à un but heureux de Vertonghen (69e, 2-1), à la réception d’une chandelle japonaise, les « Diables » se sont mis à croire à la « Remontada ».
Après avoir multiplié les coups de boutoir, l’entrant Fellaini a fini par égaliser de la tête cinq minutes plus tard (74e, 2-2).
S’ils pensaient devoir se contenter de la prolongation après avoir évité le pire, sur la double parade de Kawashima sur des têtes de Chadli puis Lukaku (85e), ils ont finalement arraché la qualification sur la dernière action du match.
Sur une relance rapide de Courtois, De Bruyne a initié un contre supersonique, transmis à Meunier qui a immédiatement centré pour Lukaku. Maladroit jusqu’ici, le buteur belge a astucieusement laissé passer le ballon entre ses jambes pour permettre à Chadli d’inscrire le but de la victoire (90+4). Et de la délivrance.
Les Belges ont eu très chaud. Ils reviennent de l’enfer et sont prêts à défier le Brésil !