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Mondial-2018 : l’Italie à mi-chemin entre la Russie et l’Apocalypse

Mondial-2018 : l’Italie à mi-chemin entre la Russie et l’Apocalypse

Une Coupe du Monde sans l’Italie ? Du jamais vu depuis 1958. Un Mondial sans Buffon ? La dernière fois, c’était en 1994. L’Italie retient son souffle avant un barrage retour difficile face à la Suède à Milan pour sauver sa place l’été prochain en Russie.

« La pression est forte et on sait combien ce match est important. Pour nous, pour le pays et pour l’histoire de cette équipe », a confirmé dimanche Gianluigi Buffon.

Mais plus encore que pour les autres, le match de San Siro sera spécial pour le gardien et capitaine italien. Buffon a débuté en sélection en novembre 1997, déjà lors d’un barrage de qualification pour une Coupe du monde, celle de 1998 en France.

Au fil de ses 174 sélections, il a tout connu sous ce maillot, à commencer par un titre de champion du monde en 2006, et il rêve de disputer l’été prochain ce qui serait sa sixième Coupe du Monde, un record absolu.

Mais aujourd’hui, il est plus proche de devenir le capitaine de la première équipe d’Italie sortie en éliminatoires de Mondial depuis 1958 que de Moscou.

Comment la Nazionale, quatre fois championne du monde et encore enthousiasmante quart de finaliste l’an dernier lors de l’Euro en France, a-t-elle pu en arriver là, à ce match aller joué sans idée ni fil directeur vendredi à Solna ?

– ‘Camp Sweden’ –

En poules, les Italiens ont été très logiquement devancés par l’Espagne, beaucoup plus forte. Mais ils ne se sont toujours pas remis du 3-0 concédé début septembre à Madrid, qui marque le début d’une spectaculaire perte de confiance.

Depuis, l’Italie joue mal, son sélectionneur Gian Piero Ventura s’entête dans un rigorisme tactique qui laisse systématiquement de côté le plus grand talent offensif du pays, l’ailier napolitain Lorenzo Insigne. Conséquence, une équipe aussi limitée que la Suède se retrouve en position de force.

Les supporters suédois ont d’ailleurs envahi lundi le Corso Como, une grande artère commerçante de Milan, où ils ont installé leur « Camp Sweden », comme ils le font partout où ils se déplacent pour suivre leur sélection.

Drapeaux et écharpes jaune et bleu à la main, et bière dans l’autre, ils se préparaient tranquillement pour le match de San Siro.

« Toute la pression est sur l’Italie, qui est une grande nation du foot et qui ne manque pratiquement jamais la Coupe du Monde. Nous n’avons rien à perdre », a prévenu dimanche le capitaine suédois Andreas Granqvist.

A quoi peut donc se raccrocher l’Italie avant ce voyage au bord du vide ? « Les trois mots à retenir, c’est le coeur, la détermination et la tactique », a proposé Ventura dimanche.

– L’apocalypse ? –

Mais le sentiment dominant est que l’heure n’est plus vraiment aux controverses tactiques ou aux débats de tableau noir. Plutôt à renverser la table.

« Interdit de perdre », a d’ailleurs lancé la maire de Turin, Chiara Appendino (Mouvement 5 étoiles, populiste) sur Twitter, avec une boutade en référence à Ikea, la marque suédoise la plus connue dans le monde: « Ils sont célèbres pour rendre les maisons accueillantes, ce serait dommage de ne pas les renvoyer chez eux ».

Pour continuer à y croire, les Italiens s’en remettent aussi à San Siro, leur stade fétiche, où ils n’ont jamais perdu et où quelque 70.000 tifosi pousseront pour ne pas avoir à se demander à quoi ressemble une Coupe du monde sans leur équipe favorite.

« San Siro va se faire entendre, mais je n’ai jamais vu de but marqué depuis les gradins. Les joueurs doivent donner plus », a tout de même prévenu samedi Andrea Pirlo, champion du monde en 2006 avec Buffon, De Rossi ou Barzagli.

« J’aimerais que tout le peuple italien se réunisse pour soutenir l’Italie (…). Les joueurs italiens l’ont méritée et mon message, c’est +restons unis et battons la Suède+. Zlatan (Ibrahimovic, blessé), je suis désolé, mais cette fois, tu perds », a déclaré l’attaquant Mario Balotelli, le trublion qui n’a plus été appelé en équipe nationale depuis 2014.

Dans le doute, l’Italie se prépare tout de même à l' »Apocalypse », le terme choisi par le président de la fédération (FIGC) Carlo Tavecchio pour évoquer la perspective d’une non-qualification pour la Russie.

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