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Mondial 2018 : l’Italie sans certitudes avant les barrages

Des cadres au rendement incertain, un plan de jeu illisible, un sélectionneur contesté et des observateurs très critiques: l’Italie est quasiment assurée d’une place en barrage pour le Mondial-2018, mais le disputera avec des doutes plein la tête et la peur au ventre.

. Inquiète Italie

Une Coupe du monde sans l’Italie ? Il faut remonter loin, à l’édition 1958 pour trouver trace d’une pareille rareté. Au total, la sélection quadruple championne du monde a participé à 18 éditions de la reine des compétitions sportives, n’en manquant que deux, 1958 et la première, en 1930.

La ‘Nazionale’ n’en est pas encore là, puisqu’elle est, avant son dernier match de qualifications, quasiment assurée d’un barrage de qualifications en matches aller et retour. Mais elle inquiète quand même à huit mois du Mondial russe.

Vendredi soir, elle a été incapable de disposer de la modeste sélection de Macédoine (1-1), un mois après avoir implosé sous la pression collective de la flamboyante sélection espagnole (3-0), un match qui a cruellement souligné la différence de niveau entre les deux nations.

. Plus qu’une ‘formalité’

Vu le niveau de la ‘Roja’, l’Italie était dès le début de la campagne qualificative pressentie pour disputer les barrages en novembre prochain. Mais alors que “le visa pour les barrages devait être une formalité”, comme l’a rappelé samedi La Repubblica, “l’Italie a trébuché” face à la Macédoine, “pas vraiment une grosse équipe”.

“Le but de l’égalisation macédonienne a été marqué par un joueur de la 2e division italienne, Trajkovski de Palerme”, a cruellement souligné le quotidien.

La prestation des hommes de Giampiero Ventura a d’ailleurs été saluée par les sifflets du public turinois, “mérités” selon le sélectionneur. C’est aussi l’avis de La Stampa, qui a fustigé “une Italie qu’on ne peut pas regarder, une honte” face à “une équipe qui occupe la 103e place mondiale au classement Fifa”.

. Absences hors et sur le terrain

“La défaite en Espagne nous a enlevé de l’enthousiasme”, a analysé le Turinois Giorgio Chiellini, buteur vendredi. “Mais il faut repartir, avec du travail, de la confiance, un peu de personnalité”.

Il faudra un peu plus que cela selon son sélectionneur, qui espère “que quatre ou cinq joueurs seront revenus et que d’autres trouveront plus de continuité en club” avant les barrages.

Il est vrai que les individualités italiennes ne sont pas au niveau en sélection, comme la Gazzetta dello sport l’a relevé samedi. “Ce qui préoccupe c’est surtout la différence de rendement de nombreux joueurs entre leurs clubs et l’équipe nationale”.

Le quotidien cite notamment le buteur Ciro Immobile, intenable avec la Lazio Rome et transparent sous le maillot bleu, ou Lorenzo Insigne qui, avec Naples, “fait sauter tout le San Siro de sa chaise dès qu’il touche le ballon” mais laisse de marbre avec sa sélection.

. Ventura critiqué

À quoi s’ajoute la prestation catastrophique du Parisien Marco Verratti face à l’Espagne en septembre, pas aidé il est vrai par les choix tactiques de son sélectionneur.

Car Ventura aussi est sur la sellette, malgré sa prolongation de contrat jusqu’en 2020 début août. Face à l’Espagne, il avait aligné un 4-2-4 qui fonctionnait face à des formations plus faibles, mais avait laissé le malheureux Verratti bien seul avec Daniele De Rossi au milieu de terrain contre l’étincelante Espagne.

D’autant qu’est immédiatement venu en tête le parallèle avec l’Italie de son prédécesseur Antonio Conte, qui, avant de conquérir la Premier League avec Chelsea, avait rossé l’Espagne 2-0 en huitième de finale de l’Euro-2016.

Bref, l’Italie a intérêt à vite se rassurer lundi en Albanie, avant ces barrages périlleux. Car le passé glorieux et la qualité des individualités ne garantissent pas la place à la Coupe du monde, et la ‘Nazionale’ pourrait se retrouver, en barrages, nez à nez avec une équipe bien plus sûe de sa force et de ses qualités.

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