Il a 19 ans, a marqué un doublé, provoqué un penalty et éliminé Lionel Messi. La planète foot a un nouveau héros, Kylian Mbappé, qualifié avec la France pour les quart de finale du mondial-2018 aux dépens de l’Argentine (4-3).
Le prodige du Paris SG connaîtra son adversaire ce samedi soir à l’issue de Uruguay-Portugal, qui se joue à Sotchi (20h00, heure de Paris). Et il y aura encore du beau monde en face des Bleus vendredi à Nijni Novgorod (16h00).
Ce sera soit Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d’or, pour une revanche de la finale de l’Euro-2016 perdue après prolongation par la France (1-0). Soit ce sera Luis Suarez, le « Pistolero » du Barça. Sans oublier un « Matador » que Mbappé connaît bien: Edinson Cavani, son coéquipier du PSG.
En attendant, le nom de Mbappé est donc sur toutes les lèvres. Gary Lineker, ancien international anglais devenu consultant, a immédiatement tweeté: « Je l’ai déjà dit, Kylian Mbappé sera la prochaine superstar du football global ».
Les comparaisons flatteuses tombent en avalanche sur le jeune homme de Bondy (banlieue de Paris). A 19 ans et 6 mois, il est le plus jeune joueur à marquer au moins deux buts dans un match de Coupe du Monde depuis la légende du Brésil, Pelé (17 ans et 8 mois), lors du Mondial-1958 en Suède, expose le statisticien Opta samedi.
En demi-finale contre les Bleus il y a 60 ans, Pelé avait lui inscrit un triplé le 24 juin 1958 à Solna (5-2).
– « Pelé, c’est une autre catégorie » –
« Je suis très content, c’est flatteur d’être le deuxième joueur après Pelé, mais on va remettre les choses dans leur contexte: Pelé, c’est une autre catégorie. Mais c’est bien de pouvoir entrer dans cette sphère des joueurs qui marquent dans des matches à élimination directe », a rétorqué Mbappé, la tête sur les épaules.
A la question « Vous êtes né en 1998: êtes-vous l’autre trophée de cette année-là pour la France? », il a éclaté de rire. « Non, les gens se souviennent plus de la victoire en Coupe du monde que de ma naissance et c’est tout à fait normal. C’a été la seule fois où on a été champions du monde, c’est un événement qui a marqué et qui marquera à coup sûr l’histoire de la France donc non, il n’y a pas de débat ».
La France, critiquée pour son jeu terne au premier tour, a vraiment lancé son tournoi. Même Benjamin Pavard, 22 ans, a participé au spectacle avec une superbe reprise en demi-volée. Comme un certain défenseur des Bleus que personne ne s’attendait à voir marquer en Coupe du monde, en 1998: Lilian Thuram (un doublé en demi-finale). Seule contrariété pour les Bleus, Blaise Matuidi sera suspendu en quart.
Pour Messi, le coup est rude. A 31 ans, c’était sans doute sa dernière Coupe du monde. Il n’a marqué qu’un seul but au Mondial-2018, au 3e match de groupe contre le Nigeria. A Kazan, éliminé par les Bleus, il a enfoui son visage dans ses mains. Va-t-il annoncer sa retraite internationale ?
– « Cristiano fera la différence » –
Qui jouera contre les Bleus ? Samedi soir, place au deuxième 8e de finale avec Portugal-Uruguay dans la touffeur de Sotchi, sur les rives de la mer Noire, pour un choc entre deux des blocs défensifs les plus solides du tournoi.
La « Celeste » a impressionné avec un premier tour parfait (3 victoires) et la meilleure arrière-garde jusqu’à présent: aucun but encaissé. Et son duo offensif Suarez-Cavani est capable de percer la plupart des défenses malgré un jeu limité et souvent résumable à la fameuse « garra » uruguayenne, cette hargne communicative.
La « Selecçao » portugaise, elle, reste ce bloc solide qui avait déjoué les pronostics jusqu’au titre européen il y a deux ans et qui dispose avec Ronaldo d’un finisseur d’exception, déjà auteur de 4 buts en Russie. Dont un triplé dans ce même stade olympique de Sotchi lors de Portugal-Espagne (3-3) le 15 juin.
« CR7 » n’a néanmoins jamais marqué en match éliminatoire de Coupe du monde et à 33 ans, c’est une anomalie à réparer pour la star du Real Madrid, qui vivra un duel à distance aux airs de Clasico face au Barcelonais Luis Suarez.
« J’espère que mon équipe sera à la hauteur de l’équipe uruguayenne et dans ce cas, Cristiano fera la différence », a dit le sélectionneur portugais Fernando Santos, mesurant l’enjeu: « Soit on gagne, soit on repart à la maison. Et le Portugal veut gagner. »