La Suède entame son Mondial-2018 lundi contre la Corée du Sud (14h00 françaises), sans Zlatan Ibrahimovic, une grande première depuis 2002. Pourtant, le colosse au catogan est bien en Russie, entre déclarations fracassantes sur les plateaux TV, spots de publicité, et partenariats commerciaux.
« La Coupe du monde sans moi, ça n’est pas la peine de regarder… je le pense vraiment »: c’est sa dernière punchline. Zlatan la décline dans des publicités TV ou dans une longue interview sur le site de la Fifa.
Mais le costaud (1,95 m) n’est pas qu’un homme sandwich. Il mord encore. « Pour moi, ce n’est pas normal que Benzema ne soit pas dans l’équipe nationale (…) l’entraîneur (de la France, Didier Deschamps) a pris une décision, il dit qu’il n’est pas assez bon pour cette équipe. Cet entraîneur ne devrait pas être ici, Benzema devrait être ici », a-t-il ainsi lâché samedi sur la chaîne TV beIN Sports.
Deschamps n’avait pas besoin de ça, le jour où ses Bleus ont débuté la Coupe du monde avec un succès étriqué et peu séduisant sur l’Australie (2-1).
« Pas le grand qui gagne »
Benzema, qui reste sur trois Ligues des champions consécutivement gagnées avec le Real Madrid, n’a plus été appelé en équipe de France depuis le 8 octobre 2015 (81 sélections, 27 buts). Il ne fait pas partie des appelés ni des suppléants pour le Mondial-2018, et le président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët, a dit à l’AFP que c’était désormais « de l’histoire ancienne ».
Willy Sagnol, ancien international français devenu consultant sur RMC-BFM, a volé au secours du sélectionneur français: « si on doit comparer le palmarès de Deschamps avec celui de Zlatan, pour une fois ce n’est pas le grand qui gagne. Je trouve qu’il a eu des mots un peu crus, sur un sujet qui, à la rigueur, ne devrait même pas l’intéresser. »
A 36 ans, Ibra, qui a pris sa retraite internationale avec la Suède après l’Euro-2016, fait donc toujours autant de bruit que quand il portait le maillot national jaune et bleu.
« Si je veux… «
Encore une tranche ? « Paul Pogba est beaucoup critiqué, parce qu’il a coûté cher et qu’il gagne beaucoup d’argent, c’est de la jalousie », a encore lancé sur beIN Sports Zlatan, qui a côtoyé le Français à Manchester United.
Par rapport à sa sélection, Zlatan a longtemps fait planer l’ombre de son retour en multipliant les déclarations, comme en mars: « L’équipe nationale me manque. Si je veux (revenir), je le fais ».
La situation devenait intenable pour les Suédois qui, sans lui, se sont qualifiés pour le Mondial russe en éliminant l’Italie de Gianluigi Buffon en barrages. La fédération nordique a donc tiré les choses au clair fin avril: « J’ai parlé avec Zlatan. Il m’a dit qu’il n’avait pas changé d’avis (au sujet de sa retraite) », a-t-on pu lire dans un communiqué citant le responsable de l’équipe nationale Lars Richt. Portes définitivement fermées.
Ce qui n’empêche évidemment pas l’ancien joueur du Paris SG, aujourd’hui au Los Angeles Galaxy, de s’exprimer sur l’équipe suédoise. Quand le site de la Fifa lui demande s’il sera nerveux au moment de regarder les matchs de son pays au Mondial, il répond, dans son style habituel: « Non, non, jamais, non, non. Je veux dire, je suis excité, pas nerveux. J’ai plus envie d’aller sur le terrain, d’aider la Suède à gagner, c’est à ça que je pense ».
De quoi inhiber les joueurs actuels ? Sous les yeux de Diego Maradona, lunettes de soleil et cigare en tribune, Lionel Messi a raté un penalty pour l’entrée en lice de l’Argentine dans le tournoi…