L’équipe d’Algérie de football affrontera son homologue du Cameroun les 26 et 29 mars en barrages des éliminatoires du Mondial 2022.
A mesure qu’approche cette double confrontation décisive, les interrogations se multiplient quant aux armes dont dispose le sélectionneur Djamel Belmadi pour passer l’écueil des Lions indomptables.
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Le timing des deux matchs à venir met le coach des Verts devant un dilemme : continuer à compter sur le onze qui a complètement raté la CAN ou prendre le risque de chambouler son groupe dans une rencontre capitale, sans les essais d’usage.
Alors qu’elle était allée au Cameroun pour défendre son titre africain et allonger sa belle série d’invincibilité qui durait depuis plus de trois ans, l’équipe nationale s’est fait éliminer dès le premier tour après un nul face à la Sierra Leone et deux défaites devant la Guinée équatoriale et la Côte d’Ivoire.
Une telle débâcle ne pouvait être la résultante d’un seul facteur. Plusieurs raisons ont été avancées : conditions climatiques, état de la pelouse, covid, excès de confiance…
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Djamel Belmadi et de nombreux observateurs ont mis le doigt sur l’inefficacité offensive des Verts. L’équipe d’Algérie a en effet produit du jeu, notamment lors des deux premiers matchs, mais les occasions créées n’ont pas pu être concrétisées.
Le problème était récurrent chez les Verts depuis quelques mois. Les deux attaquants de pointe, Baghdad Bounedjah et Islam Slimani, sont de moins en moins efficaces, surtout le premier nommé. Si un reproche doit être fait à Belmadi, c’est de ne pas avoir saisi les dates FIFA et les matchs faciles des éliminatoires de la coupe du monde (Niger, Djibouti) pour essayer d’autres joueurs en attaque.
Interrogé sur le jeune Amoura qui n’a pas été utilisé pendant la CAN, Djamel Belmadi a répondu qu’il ne pouvait pas compter sur un joueur sans expérience dans une compétition d’une telle intensité. Ce qui n’est pas faux, mais il fallait l’essayer avant le tournoi.
Bounedjah et Slimani pas au top
Aujourd’hui, l’équipe nationale est au pied du mur. Elle n’a tout simplement pas le droit de rater la qualification au Mondial 2022.
Or, il se trouve qu’entre la CAN et la double confrontation face au Cameroun, il n’y a pas de date FIFA, donc pas de match de préparation possible. Belmadi ne peut que scruter minutieusement les performances en club de ses joueurs et des potentiels sélectionnables.
Il aura ensuite un stage de quelques jours pour tout peaufiner et désigner le onze qui affrontera le Cameroun. Cela vaut aussi pour la défense qui n’a pas non plus été à la hauteur pendant la CAN, mais c’est surtout l’attaque qui pose problème.
Ce que le coach des Verts constate en ce moment ne doit pas le réjouir. Ses deux attaquants de pointe, quasiment les seuls sur lesquels il a compté ces trois dernières années, confirment qu’ils ne sont pas au top de leur forme.
Islam Slimani, 34 ans, est retourné dans son ancien club, le Sporting Lisbonne, et doit sans doute patienter pour espérer jouer régulièrement. Lors du dernier match de Ligue des champions face à Manchester City (0-5), il n’a joué que les 15 dernières minutes.
Les retrouvailles entre Slimani & Mahrez 🇩🇿 pic.twitter.com/lC15uvA4Zg
— JDZ Football (@JDZFootball) February 15, 2022
La grosse inquiétude concerne toutefois Baghdad Bounedjah. Le joueur de 30 ans présentait jusque-là un paradoxe en étant très bon en club et peu efficace en équipe nationale.
Malgré son but mais Bounedjah est vraiment loin de son niveau qui l'a imposé en tant que titulaire en sélection.#TeamAlgeria pic.twitter.com/R8Y8nbMrLG
— Chebli Ishaq (@IshaqChebli) February 9, 2022
Mais depuis son retour de la CAN, la poisse qu’il traînait en sélection semble l’avoir suivi dans son club qatari d’Al-Sadd où il marque moins et, surtout, se distingue par des ratages monumentaux.
Dans une vidéo qui a fait le tour du Web, on le voit taper de rage sur la porte du vestiaire après son remplacement. Son équipe avait marqué cinq buts sans qu’il n’y contribue.
En mois de mars, Belmadi doit beaucoup parler avec Bounedjah parce qu'il a un sacré problème psychologique depuis quelques mois.
Ce n'est pas possible que durant chaque match, et chaque face à face il met la balle sur le gardien ou hors cadre.
( Action d'aujourd'hui )#TeamDz pic.twitter.com/KeLA2LfxR4— Chebli Ishaq (@IshaqChebli) February 13, 2022
S’il ne retrouve pas son efficacité qui a fait de lui l’attaquant le plus redoutable du championnat qatari, où il lui est arrivé de marquer 7 buts dans un seul match, il risque de ne pas arriver au stage des Verts dans les meilleures dispositions.
Qu’en est-il de Amoura et Benyettou ?
Pendant la CAN, une partie du public a réclamé avec insistance Amine Amoura. Mais force est de constater qu’il n’est pas mieux loti en club que ses deux aînés.
Blessé, l’attaquant de Lugano (Suisse) ne joue même plus. La dernière fois où il a été utilisé en championnat, comme remplaçant qui plus est, remonte au 19 décembre dernier.
En plus d’être jeune et inexpérimenté, il revient de blessure et manque de compétition et il sera de ce fait difficile pour Djamel Belmadi de prendre le risque de le lancer lors de la rude bataille face au Cameroun.
Il y a en revanche un attaquant dont on parle moins mais qui semble très en forme. Il s’agit de Mohamed Benyettou. L’ancien sociétaire de l’Entente de Sétif joue plus régulièrement avec Al Wakrah (Qatar) et il est prolifique, marquant 15 buts depuis le début de la saison (8 en championnat et 7 en coupe), soit plus que Bounedjah qui a marqué 13 fois dans les deux compétitions.
Mais malgré ses 32 ans, Benyettou n’a pas d’expérience internationale. Il n’est même pas sûr d’être convoqué pour le prochain stage et encore moins de jouer d’entrée le match difficile et décisif qui se profile.
On parle là de la pointe de l’attaque et non de tout le compartiment offensif où Djamel Belmadi tient toujours ses atouts, avec des joueurs en super forme et un banc riche.
Pour ne citer que ces deux piliers, Riyad Mahrez est étincelant avec Manchester City et Youcef Belaïli n’a pas mis beaucoup de temps pour trouver ses marques avec son nouveau club de Brest. Il y a aussi Saïd Benrahma qui joue régulièrement avec West Ham en Premier League anglaise.
Il appartient à Belmadi de tirer le meilleur d’eux et de faire les bons choix tant en attaque qu’en défense. Car en face, le problème d’efficacité ne se pose pas avec notamment un Vincent Aboubakar qui a survolé la dernière CAN avec 8 réalisations.
