L’équipe nationale de football s’est fait très peur dans le match couperet qui l’a opposée ce mardi 16 novembre à son homologue du Burkina Faso au stade Mustapha Tchaker de Blida.
Une place en barrages des qualifications de la zone Afrique du mondial 2022 était en jeu au stade Mustapha Tchaker de Blida, qui a renoué à l’occasion avec le public. Il n’y avait pas trop de calculs à faire pour les deux équipes, première et deuxième du groupe avant ce match : le Burkina Faso devait gagner et l’Algérie n’avait pas le droit de perdre.
La pression était donc sur les Etalons et les Verts pouvaient développer leur jeu, se faire plaisir et chercher tranquillement la victoire pour se qualifier et entrer un peu plus dans la légende en allongeant leur série d’invincibilité de 32 matchs.
Malgré quelques soucis d’effectif, Djamel Belmadi a affiché ses prétentions déjà en dévoilant le onze rentrant. M’bolhi, Benayada, Bensebaïni, Benlamri, Mandi, Zerrouki, Bennacer, Mahrez, Slimani et Bounedjah. Deux attaquants de pointe alignés d’emblée, le pari semble risqué.
D’autant plus que cela se fait au détriment du milieu et de l’animation où il manque Sofiane Feghouli. L’équipe avait joué avec deux attaquants de pointe contre Djibouti en septembre dernier et elle avait marqué huit buts. Sauf que le Burkina Faso est largement d’un autre calibre. Belmadi et les joueurs l’auront vérifié à leurs dépens à deux reprises, en septembre dernier à Marrakech (1-1) et ce mardi à Blida.
Pourtant, tout commence bien pour les Verts. Malgré une pelouse très lourde, ils jouent bien, multiplient les occasions et finissent par marquer à la 21’ par l’entremise de Ryad Mahrez qui reprend devant les buts une balle ratée de Bounedjah, suite à un service impeccable de Belaili.
Les 14 000 spectateurs présents dans les gradins du stade Tchaker s’attendent à une autre démonstration de force des protégés de Belmadi. Mais les Burkinabés n’ont plus rien à perdre et commencent à porter le danger dans le camp algérien.
Les Verts deviennent de plus en plus tendus et la défense multiplie les erreurs. Il manque Youcef Attal, Bensebaini n’a pas beaucoup de matchs dans les jambes et Benlamri est dans un jour sans. En petite forme, Aissa Mandi a laissé filer Sanogo qui égalise à la 37’, plongeant le stade de Blida dans un silence de cathédrale. Ce but tétanise complètement les Verts et le doute commence à les gagner.
Belmadi se ravise en seconde mi-temps
À la pause, Djamel Belmadi se ravise et fait entrer Sofiane Feghouli à la place de Bounedjah, transparent en première période. Un coaching qui s’avèrera gagnant. Non seulement l’équipe joue mieux qu’en première mi-temps, mais elle double la mise par le biais Feghouli qui s’infiltre dans la surface de réparation avant de crucifier le gardien adverse, reprenant un autre service de Belaili (61e).
Mais sans surprise, le deuxième but algérien ne décourage pas les Étalons, qui n’ont plus que jamais rien à perdre. Belmadi effectue un autre changement en faisant entrer Benrahma à la place de Belaili, le meilleur Algérien sur le terrain jusque-là.
Multipliant les offensives, ils obtiennent un penalty à dix minutes de la fin, causé par Benlamri et transformé par Issoufou Dayo. C’est la faute de trop pour l’ex-défenseur de l’Olympique Lyonnais qui revient d’une longue absence après une blessure.
Sentant le danger, Belmadi fait complètement machine arrière concernant ses intentions initiales. Il fait entrer un défenseur, Bedrane, à la place de Zerrouki.
A 2-2, l’Algérie est qualifiée, mais les dix minutes restantes seront une éternité pour l’équipe nationale.
L’arbitre siffle la fin de la partie sur ce score de parité qui permet aux Verts d’aller aux barrages et d’enregistrer leur 33e match sans défaite.
C’est le jackpot, mais franchement, la manière n’y était pas. Ils sont même passés près de la catastrophe. Les Algériens méritent amplement la qualification, mais au vu de la physionomie de la rencontre, une victoire du Burkina Faso ne serait pas volée. Cela n’enlève rien au mérite de l’équipe nationale. L’adversaire a connu pareille mésaventure vendredi dernier en se faisant accrocher chez lui par le modeste Niger à la surprise générale.
Djamel Belmadi a devant lui 4 mois pour préparer son équipe pour les barrages du mois de mars. Au vu des nations qualifiées, l’Algérie pourrait tomber sur un ténor africain et là, ce sera une autre paire de manches que les Algériens devront prendre très au sérieux.