Sans surprise, l’Algérie fait partie des 10 nations qui se disputeront les cinq places africaines qualificatives pour le Mondial 2022 au Qatar.
Le seul élément inattendu est peut-être la difficulté avec laquelle l’équipe nationale s’est qualifiée aux barrages. Mardi 16 novembre, les protégés du sélectionneur Djamel Belmadi ont sué pour préserver le nul (2-2) face au Burkina Faso qui leur avait causé les mêmes soucis au match aller en septembre dernier à Marrakech (1-1).
Au coup de sifflet final, les 14.000 spectateurs présents au stade Mustapha-Tchaker de Blida et les millions de supporters devant la télé ont laissé éclater leur joie, bien que l’équipe n’a fait qu’une partie du chemin qui mène vers le Qatar.
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L’étape la plus difficile reste à franchir avec cette phase des barrages prévue en mars prochain. Ce n’est pas encore gagné pour les Verts malgré leur série impressionnante de 33 matchs sans défaite entamée en octobre 2018 et toujours en cours.
Malgré aussi la qualité des joueurs qui composent le groupe et la compétence du sélectionneur. La double confrontation face aux Etalons burkinabés a fait naître quelques doutes, renforcés par la perspective d’avoir à affronter une grosse cylindrée africaine en mars prochain.
La situation de l’équipe nationale n’est toutefois pas inquiétante outre mesure puisque sa position dans le classement Fifa lui assure déjà d’affronter les sélections les mieux classées du continent, c’est-à-dire les plus en forme du moment.
La procédure du tirage au sort des cinq matchs de barrage, qui sera effectué en décembre, est en effet simple : les cinq premiers du classement Fifa du mois de novembre, qui sera dévoilé dans quelques jours, ne risquent pas de s’affronter puisqu’ils figureront dans le même chapeau.
L’Algérie est actuellement quatrième nation africaine et 30e mondiale. A cause de son dernier match nul à domicile, l’Algérie ne peut pas espérer mieux.
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Elle pourrait même reculer de quelques places, mais quoi qu’il arrive elle sera toujours dans le top 5 africain, le 6e actuel, l’Egypte n’étant que 44e au classement mondial.
Les Verts sont donc assurés d’éviter le redoutable Sénégal (1er continental), de ne pas jouer de derby maghrébin face à la Tunisie (2e) ou au Maroc (3e) et de ne pas hériter du Nigeria (5e). Éviter de tels chocs, c’est déjà un léger avantage, même si dans l’autre chapeau, il y a aussi de la qualité.
Belmadi n’a pas de préférence
Si l’on excepte la République démocratique du Congo (RDC) et à un degré moindre le Mali, les trois autres postulants sont redoutables : Cameroun, Ghana et Egypte.
Et sur une double confrontation en aller et retour, tout reste possible. Difficile d’avoir de préférence. A ce niveau de la compétition, tous les adversaires potentiels se valent et aucun ne doit sa qualification ou sa position au classement au hasard.
Interrogé sur sa préférence lors de sa conférence de presse précédant le match face au Burkina Faso, Djamel Belmadi a répondu qu’il n’en avait pas, se contentant de rappeler que son objectif reste la qualification et qu’il préparera comme il se doit la double confrontation pour passer. « Avoir une préférence n’influe pas sur le tirage au sort », a-t-il ironisé.
Même en étant dans le pot des têtes de série, l’équipe nationale pourrait avoir à disputer des chocs très difficiles. Face à l’Egypte et son maître à jouer Mohamed Salah, l’un des meilleurs joueurs du monde en ce moment, ce serait un match revanche de la mémorable bataille d’Omdurman, en 2009, qui avait vu les Verts de Rabah Saâdane barrer la route de l’Afrique du Sud aux Pharaons de Hassan Shehata.
Face au Cameroun ce serait encore une fois plus dur, l’équipe nationale n’ayant jamais réussi à dompter les Lions en compétition officielle, même dans sa période faste des années 1980.
Les Ghanéens, très techniques, pourraient poser d’énormes problèmes à la défense algérienne, qui ne rassure pas depuis quelque temps. Le Mali est en forme comme en témoigne son parcours en phase des poules où il a fait presque un sans-faute avec 5 victoires et un nul, certes dans un groupe pas très difficile.
Seule l’équipe de la RDC n’émarge pas dans la case des ténors du continent et pourrait même céder sa place au Bénin si le recours introduit par ce dernier aboutit.
Et même face à un adversaire de cette trempe, un match barrage est une petite finale qui reste imprévisible. Les Verts et leur coach l’ont vérifié face au Burkina Faso et ils savent ce qui leur reste à faire : se mettre dès maintenant à préparer la prochaine CAN qui débute en janvier et ces fameux barrages de mars, en axant sur les lacunes que la double confrontation face aux Etalons a permis de dévoiler.