Le Mondial 2022 est à peine au stade des 1/8 de finale que l’on évoque déjà la prochaine, celle de 2026 prévue en Amérique du Nord.
Il est surtout question de la répartition par continent des nouvelles places après le passage à la formule d’un tournoi à 48 nations.
L’Afrique espère porter son quota à 9 places.
Précision utile, tout ce qui se dit à ce propos n’est jusque-là que supputations.
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La FIFA n’a rien décidé ni concernant les places de chaque continent ni sur le format des qualifications ou de la phase finale.
Il reste que le désir de chaque confédération d’obtenir des places supplémentaires est réel.
Naturellement, les quotas actuels seront relevés pour chaque continent, mais dans quelles proportions ?
La répartition actuelle est très déséquilibrée, mais pas tout à fait injuste.
La part du lion revient à l’Europe (13 places pour 55 fédérations affiliées à l’UEFA) et à l’Amérique du Sud (4 places pour seulement 10 fédérations).
Suivent ensuite l’Asie avec 6 places exceptionnellement pour ce Mondial 2022 en comptant l’Australie et le Qatar, pays organisateur, l’Afrique avec 5 places et 4 places pour l’Amérique du Nord.
L’Océanie joue sa « demi-place » en barrage avec les autres continents.
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Si l’Europe et l’Amérique du Sud sont aussi gâtés, c’est parce que le football y est très développé et le niveau élevé.
Les chiffres sont implacables : tous les trophées de la coupe du monde mis en jeu depuis 1930 ont été remportés par les sélections de ces deux continents.
Toutes les finales aussi ont été animées par les Européens et les Sud-américains, ainsi que presque toutes les demi-finales, si l’on excepte l’exploit de la Corée du Sud en 2002, à domicile.
Les Africains n’ont jamais dépassé le stade des quarts de finales, qu’il ont atteint seulement à deux reprises (Cameroun 1990 et Sénégal 2002).
La différence de niveau est criante entre les deux continents dominants et le reste du monde.
Le risque d’une coupe du monde à 48 places est de voir la compétition perdre de son prestige avec la participation de sélections qui n’auraient eu aucune chance de se qualifier avec le système de sélection actuel.
L’Afrique mérite bien 9 places au vu de la taille de sa population, du nombre de fédérations affiliées et du développement du football dans le continent depuis les années 1980 et 1990.
Outre les sélections qualifiées pour le Qatar, au moins cinq autres nations pouvaient prétendre légitimement à la qualification : l’Algérie, l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et peut-être aussi le Mali.
Moins régulière, l’Afrique du Sud a aussi le potentiel d’être en coupe du monde.
Loin du niveau mondial
Mais une telle cause se plaide d’abord par les résultats. Or, c’est ce qui manque le plus aux sélections africaines dans leurs participations aux phases finales, si l’on excepte quelques coups d’éclat sans suite.
Et l’édition en cours ne fait pas exception. Les Africains se devaient de briller au Qatar pour avoir de solides arguments lors de la répartition à venir des places supplémentaires.
Hélas, cette coupe du monde, comme les précédentes, n’est pas celle de l’Afrique.
Sur cinq qualifiés, seules deux sélections ont passé le premier tour.
La Tunisie, le Ghana et le Cameroun n’ont pas été ridicules, mais ils ont échoué à atteindre les 1/8 de finale.
Le Sénégal, champion d’Afrique en titre, s’est fait laminer par les Anglais dans le premier match à élimination directe (3-0).
La Tunisie et le Cameroun ont certes battu la France et le Brésil mais c’était dans des matchs sans enjeu pour les adversaires qui ont aligné leurs remplaçants.
La tâche de sauver l’honneur du continent et de l’aider peut-être à gagner le maximum de places supplémentaires échoit désormais au Maroc qui tentera ce mardi de battre l’Espagne pour passer aux quarts.
En attendant ce que feront les Lions de l’Atlas, la participation des Africains au Mondial 2022 n’est pas jusque-là une grande réussite. C’est la désillusion.
Le Japon, la Corée du Sud et même l’Australie ont fait une meilleure impression.
En comparaison avec les autres continents, l’Afrique a un faible ratio de passage au deuxième tour par rapport au nombre de places.
L’Europe a placé 8 de ses 13 représentants en 1/8 de finale, l’Amérique du Sud 2 sur 4, l’Asie 3 sur 6 et l’Afrique 2 sur 5.
Seule l’Amérique du Nord a fait pire avec un seul qualifié aux huitièmes sur quatre représentants.
Rien n’est toutefois perdu concernant la réparation des places supplémentaires.
L’Afrique pourra obtenir les 9 places qu’elle réclame car dans les autres continents aussi le haut niveau se limite à un certain nombre de nations, sans les autres.
Dire que des équipes africaines non qualifiées, comme l’Égypte ou l’Algérie, ont un meilleur niveau que certaines sélections européennes présentes au Qatar, n’est pas tout à faux.
Mais cela ne doit pas occulter la réalité des sélections africaines, dans une large mesure dépendantes des binationaux formés en Europe, et tous les problèmes que vit le football du continent.
Le niveau montré par le Sénégal lors de ses vrais grands tests dans ce Mondial 2022, face aux Pays-Bas puis devant l’Angleterre, a rappelé à tout le monde que l’Afrique est encore loin du niveau mondial.
