L’Algérie vient d’effectuer sa pire participation à un championnat du monde de handball. En Pologne et Suède, qui abritent l’édition 2023, le sept national a subi cinq défaites en autant de matchs, dont certaines très lourdes.
Ce qui se passe ces jours-ci illustre parfaitement les tares de la gestion du sport algérien. Au moment où les footballeurs s’illustrent au CHAN 2022 de football, les handballeurs, délaissés, se font laminer au Mondial 2023.
Il est bien loin le temps où les Algériens dominaient de la tête et des épaules le handball africain. Sous la conduite de Aziz Derouaz, l’Algérie a remporté les championnats d’Afrique cinq fois d’affilée dans les années 1980. En tout, elle a remporté sept fois le titre africain. Elle a aussi fait des participations honorables en Coupe du monde, sans toutefois jamais dépasser la 13e place.
Mais à partir des années 1990, le hand algérien a commencé à décliner, se contentant de deux autres trophées continentaux en plus de 30 ans (1996 et 2014).
Pendant que la Tunisie et l’Égypte se relaient sur la première place du podium en Afrique, remportant tous les titres mis en jeu, les Algériens multiplient les échecs et collectionnent les tristes records.
Comme ceux qu’ils viennent de réaliser au mondial 2023 : cinq défaites sur cinq, 40 buts encaissés dans un seul match (face à la Macédoine du Nord 25 – 40)…
Au premier tour, le sept algérien était versé dans la poule E avec l’Allemagne, la Serbie et le Qatar. Il a perdu ses trois matchs, y compris celui du Qatar. (21-37 face à l’Allemagne, 24-29 devant le Qatar et 27-36 face à la Serbie).
Si l’élimination des Verts n’est pas une surprise, leur parcours dans la phase suivante était complètement inattendu. Pour les matchs de classement, appelés Coupe du président, l’Algérie était appelée à disputer deux derbys maghrébins, étant versée dans la même poule que le Maroc et la Tunisie, avec la Macédoine du Nord.
Le hand algérien miné par des luttes intestines
Face à la Macédoine, les protégés de l’entraîneur Rabah Gharbi ont subi la pire défaite de leur histoire, 40-25. C’est la première fois que l’Algérie encaisse un tel nombre de buts.
Même avec un petit but d’écart (27-28), la défaite face au Maroc a fait très mal. Pas seulement à cause de la conjoncture actuelle, mais aussi parce que l’équipe du Maroc était loin d’être un foudre de guerre. C’est seulement sa deuxième victoire face à l’Algérie depuis 2006.
Dans l’historique des confrontations entre les deux sélections, l’Algérie domine largement avec 17 victoires, contre trois seulement pour les Marocains et deux matchs nuls.
Il reste un match pour les Verts dans ce mondial 2023, ce lundi 23 janvier face à la Tunisie, mais sans trop d’illusions de faire bonne figure.
Hormis le nombre des défaites et les scores lourds, le parcours des Algériens dans ce Mondial 2023 n’est pas tout à fait une surprise.
La discipline, comme beaucoup d’autres, a entamé sa descente aux enfers depuis longtemps sous le double effet de la concentration des efforts et des financements sur le football, ainsi que les luttes intestines entre les dirigeants du handball national.
Le championnat d’Algérie et les autres compétitions de la discipline ne se jouent plus avec la même régularité que par le passé, les sélections nationales de préparent mal et l’instabilité est devenue chronique au sein des instances dirigeantes, notamment la Fédération algérienne de handball (FAHB).
Signe de cette instabilité qui n’en finit pas, la nouvelle présidente, Karima Taleb, a été élue à deux reprises en quelques semaines. L’assemblée élective d’octobre dernier a été refaite en novembre suite à son invalidation par la Fédération internationale (IHF).
À son élection, Mme Taleb avait déclaré que sa priorité sera « la relance du championnat national » de handball. Pour un pays qui cherche encore à relancer le championnat local, il est évident qu’il est illusoire d’attendre un résultat autre que ce celui que vient de réaliser le sept national au mondial 2023.