La Fifa a publié lundi les dossiers des deux candidats à l’organisation du Mondial-2026, le Maroc d’un côté et de l’autre un trio Etats-Unis/Canada/Mexique, et a précisé le processus qui doit conduire à la désignation du lauréat le 13 juin mais soulève déjà des critiques.
Pour sa cinquième campagne et pour cette première phase finale à 48 équipes, le Maroc prévoit de disposer de 12 stades, dont cinq existants seront modernisés. Trois autres stades ultramodernes sont en projet, à l’image du Grand Stade de Casablanca et ses 93.000 places, “enceinte nationale attendue de longue date par les Marocains”, selon le dossier de candidature.
Le dossier du trio concurrent USA-Canada-Mexique s’appuie sur 23 villes pré-sélectionnées (dont 4 canadiennes et 3 mexicaines), pour 16 villes candidates au final avec des stades d’une capacité moyenne de 68.000 places, “déjà construits et opérationnels”.
Une commission d’évaluation de la Fifa, composée de cinq personnes, dont les deux secrétaires généraux adjoints, Marco Villiger et l’ex joueur croate Zvonimir Boban, va désormais se rendre sur place et noter les deux dossiers, avec le pouvoir d’écarter “automatiquement” une candidature si elle l’estime insuffisante.
“Je m’occupe de l’évaluation de candidatures depuis plus de 20 ans, à différents postes, et je mets quiconque au défi de trouver une organisation qui organise un processus plus objectif, transparent et juste”, a expliqué Gianni Infantino, président de la Fifa, dans un communiqué.
Pourtant, les prérogatives de cette commission d’évaluation et son pouvoir d’invalider une candidature soulèvent d’ores et déjà des critiques. “Ce pouvoir d’écarter une candidature est tout à fait anormal”, explique une source africaine.
“Le droit de désigner un pays organisateur a été transféré sous l’ère Blatter du Conseil au Congrès, ce n’est pas pour revenir à un processus discrétionnaire”, estime cette même source.
“La trop grande marge laissée à cette commission d’évaluation dont les conclusions ne sont même pas susceptibles de recours, est un déni patent de justice et une violation du principe de double juridiction”, estime une autre source proche de la Confédération africaine de football (CAF), qui soutient le Maroc.