L’Egypte de la star Mohamed Salah et le Maroc entraîné par Hervé Renard sont déjà hors course: ce Mondial-2018 commence très mal pour l’Afrique, avec deux équipes éliminées sur cinq engagées.
Parmi ceux qui restent, seul le Sénégal peut avoir le sourire après avoir battu la Pologne (2-1). Car la Tunisie, dominée par l’Angleterre (2-1) et le Nigeria, mouché par la Croatie (2-0), sont très mal partis.
Les Nigérians “ont été battus par meilleurs qu’eux” et les “Super Eagles” n’ont “pas été à la hauteur de leur brillant parcours de qualification”, a analysé auprès de l’AFP Alain Giresse, ancien sélectionneur du Gabon, du Mali et du Sénégal.
Le Nigeria, qui a pris un but sur corner et concédé un penalty évitable, a montré des grosses failles. “Il faut que tout le monde soit concerné par le collectif, ils ont des tendances individualistes”, tacle Giresse, qui a trouvé que les leaders de l’équipe, “Moses, Obi Mikel ou Iwobi ont été un peu décevants”.
La Tunisie, elle, n’a perdu “qu’en fin de match” contre l’Angleterre, “ça se joue à peu de choses, mais ils ont énormément subi la pression anglaise”, rappelle celui qui a terminé troisième de la CAN-2012 avec les Aigles du Mali. Et pris deux buts sur les deuxièmes temps de corners, la maladie africaine de ce Mondial.
Au final, “les équipes africaines sont un peu en-dessous des attentes par rapport à des nations habituées de la Coupe du monde”, souligne-t-il.
– Cette blessure le 26 mai… –
Ce Mondial a pris des allures de cauchemar pour l’Égypte, battue deux fois. Elle a d’abord fini par craquer sous la pression de l’Uruguay (1-0), d’une tête – sur corner – de José Maria Gimenez (89e). Mais les “Pharaons évoluaient alors sans leur star, Mohamed Salah, convalescent.
Mardi soir, il était titulaire… et n’a pu que sauver l’honneur sur penalty face au rouleau compresseur de la Russie (3-1). Les “Pharaons”, sans jouer, ont été éliminés officiellement mercredi après la victoire (1-0) de l’Uruguay contre Arabie saoudite.
En aurait-il été autrement si Salah n’avait pas été blessé à la clavicule le 26 mai en finale de la Ligue des champions sur un contact en forme de prise de judo de Sergio Ramos?
Le Maroc, lui, s’est sabordé contre l’Iran (1-0) sur une tête plongeante d’Aziz Bouhaddouz dans ses propres filets à la dernière seconde, lui aussi sur corner… Puis il a fallu affronter le Portugal et un certain Cristiano Ronaldo, qui a inscrit son 4e but de la compétition (1-0). Les Marocains n’ont pu retenir leurs larmes en quittant le terrain…
– Amertume et fierté –
Hervé Renard était amer contre les arbitres après la rencontre devant la presse: “Faites votre analyse et écrivez la vérité. (…) On a un homme de base à terre, et quand on fait faute sur votre homme de base, vous pouvez avoir Ronaldo qui surgit et marque.”
Le technicien à la chemise blanche salue tout de même le travail de son équipe: “La chose dont je suis certain à l’heure où l’on parle, c’est que tout le peuple marocain est fier de son équipe, très fier”.
Le Mondial-2018 part donc mal, mais jusqu’ici, les équipes africaines ont toutefois évité quelques épisodes peu flatteurs vus dans les Coupes du monde précédentes, comme les querelles de primes, récurrentes. Ou encore les conflits internes qui éclatent en public, comme avec le Cameroun en 2014 où Benoît Assou-Ekoto et Benjamin Moukandjo en étaient venus aux mains sur le terrain. La mauvaise image n’est pas non plus une spécialité africaine: les Bleus avaient fait grève de l’entraînement en 2010…
Pour rappel, la meilleure performance pour une équipe africaine reste les quarts de finale, atteints par le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010.